Le chef de la diplomatie des Emirats arabes unis a rencontré, mardi, Bachar al-Assad lors de la première visite à Damas d’un haut responsable de ce pays depuis le début de la guerre en 2011. Un déplacement très critiqué par les Etats-Unis qui s’inscrit dans le cadre de récents efforts régionaux visant à mettre fin à l’isolement du président syrien sur la scène régionale. Le chef de la diplomatie des Emirats arabes unis a rencontré, mardi 9 novembre, le président syrien Bachar al-Assad lors de la première visite à Damas d’un haut responsable de ce pays depuis le début de la guerre en 2011, un déplacement critiqué par les Etats-Unis. Pays allié des Emirats, les Etats-Unis ont exprimé leur « préoccupation » et déploré tout effort visant à « réhabiliter » Bachar al-Assad, accusé d’être « un dictateur brutal », « d’atrocités » et de « priver d’accès à l’aide humanitaire la majeure partie du pays ». Signe d’un réchauffement des relations entre le pouvoir syrien et des Etats arabes du Golfe, le déplacement du ministre émirati signale les efforts régionaux en vue de sortir la Syrie de son isolement après 11 ans de guerre qui ont dévasté son économie. Les Emirats, comme les cinq autres monarchies arabes du Golfe, avaient rompu en février 2012 leurs relations diplomatiques avec la Syrie au moment où la répression sanglante de manifestations pro-démocratie se transformait en guerre complexe et dévastatrice. A Damas, Bachar al-Assad et le ministre émirati, Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, ont discuté des « relations entre les deux pays frères et des moyens de les développer », selon l’agence syrienne Sana. Le président syrien a salué « les positions objectives des Emirats qui se sont toujours tenus au côté du peuple syrien ». Le ministre émirati a souligné la disposition de son pays à aider à « renforcer la sécurité, la stabilité et l’unité de la Syrie », selon l’agence officielle émiratie WAM. Abou Dhabi a rouvert en décembre 2018 son ambassade à Damas, mais les relations étaient restées froides. Les Etats-Unis ont exprimé, mardi, leur « préoccupation » face à cette visite, déplorant tout effort visant à « réhabiliter » le président syrien, considéré par Washington comme « un dictateur brutal ». « Nous exhortons tous les Etats de la région à prendre attentivement en considération les atrocités perpétrées par ce régime et par Bachar al-Assad lui-même contre le peuple syrien au cours de la dernière décennie, ainsi que les efforts persistants du régime pour priver la majeure partie du pays d’accès à l’aide humanitaire et à la sécurité », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, devant la presse. « Nous sommes préoccupés par les informations sur cette rencontre et le message qu’elle envoie », a également dit Ned Price.