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Une loi, son interprétation, son application Ça fait trois

«Si les lois pouvaient parler, elles se plaindraient d’abord des gens de loi»         Voltaire

C’est plutôt plus facile de parler d’Etat de droit, que de le voir se concrétiser dans la réalité. Il y a les lois à profusion, mais également, il y a la politique, ce serpent venimeux qui s’ingère dans tout et en toute circonstance, pour défigurer toute bonne chose, qui se tient sur son chemin. Voilà pourquoi, il serait impossible de rêver de cet Etat de droit et de justice, bref de cette « république platonique » trop idéaliste pour qu’elle soit une réalité. Au fait, personne ne voudrait gâcher son temps à haleter derrière des idéaux, excellents remèdes pour les rêvasseurs à plein temps. Le piétinement des lois qui se fait souvent par les hommes de loi, serait, à notre avis, la conséquence logique de trois facteurs essentiels : d’abord l’impuissance de l’Etat qui est généralement due à un affaiblissement commis par un acte prémédité, bien qu’il soit l’aboutissement final d’un processus plus au moins long. Savez-vous que toute faiblesse de l’Etat va permettre aux groupuscules maffieux, généralement déguisés en hommes d’Etat et en hommes d’affaires- d’avoir pignons sur rue et par conséquences se substituer à l’Etat lui-même. Secundo : lorsque le système judiciaire est pris en otage. Ou autrement dit, quand les lisières ne sont plus visibles entre, ce qui est exécutif, ce qui est militaire et ce qui est exclusivement judiciaire, l’on devrait plus rêver de voir se concrétiser une quelconque application de la loi. Toute application, plus au moins rigoureuse de la loi, devrait se reposer en premier ordre sur la robustesse de l’Etat. Un juge, un procureur ne peuvent pas condamner un trafiquant de drogue, d’armes, ou parfois même un terroriste notoire, si ce dernier est affilié ou assujetti à une organisation politico – criminelle qui s’avérerait plus puissante que l’Etat. Le troisième facteur, c’est bien lorsque l’on laisse, non sans préméditation, le peuple sans une culture juridique, voire une conscience juridique. Les peuples « enfantins » de ce genre, faits à base de pâte à modeler, sont faciles à manipuler. Une démocratie participative, très à la mode chez nous ces derniers temps, devrait exiger une participation massive des citoyens dans la gestion des affaires de la Cité. Or, cette participation active devrait en principe exiger une culture politique et juridique de ce citoyen qui est appelé à endosser des responsabilités citoyennes, parfois cruciales. Donc, la priorité doit se pencher vers la reconstruction de l’Etat algérien sur de nouvelles bases solides, pouvant résister aux plus forts des séismes. C’est ce que la nouvelle Constitution s’est donnée comme tâche …

À propos Abdelkader Benabdellah

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