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Un marché pourtant impacté par le Coronavirus. Les retraités de France «boostent» le marché parallèle de la devise

Malgré leurs infimes pensions, une forte inflation et parfois une “crise” des liquidités en Algérie, les retraités, d’ailleurs ceux percevant des pensions de l’étranger, n’ont, en revanche, pas les poches vides et le coeur plein d’amertume. 1,2 milliard d’euros par an, 100 millions d’euros par mois tel est le montant des transferts en devises pour les retraités algériens de France, selon lé député de la diaspora, Samir Chaabna. Mieux, il semble en effet que le fonds des retraités algériens alimente principalement le marché parallèle des devises, en l’absence des autres pourvoyeurs comme les importateurs et les hommes d’affaires ainsi que le tourisme dont les chiffres d’affaires sont fortement impactés depuis mars par la “crise” sanitaire. Plus la peine d’aller se soigner à l’étranger, faire du tourisme ou un voyage dans les Alpes maritimes ou en Turquie, c’est du passé mais pas lointain. C’est là l’un des premiers “enseignements” micro-financiers qu’on peut déduire de l’évolution périodique du marché des devises après la fermeture des frontières et l’arrêt temporaire d’activité des hôtels et des agences des voyages, spécialement celles du Hadj et de l’Omra. Après quelques mois d’accalmie, le mouvement en faveur de l’euro a repris le dessus sur la monnaie nationale, au niveau du marché parallèle de la devise. L’impact de la pandémie du Coronavirus sur le circuit informel de change a été inversement proportionnel sur le cours de la devise européenne. Ainsi, l’évolution de cette monnaie face au dinar algérien se poursuit. Certes au ralenti, mais se poursuit quand même. Les retraités d’ailleurs semblent porter bonheur à la monnaie du vieux continent : l’euro. Ce dernier a franchi cette semaine la barre des 200 dinars. Une valeur jamais atteinte depuis plusieurs mois. Rien de nouveau certes à propos de l’ouverture ou non des frontières du pays, mais beaucoup d’espoir fondé sur une reprise des vols et des dessertes par la mer, encourage plus les échanges en devises. Les cambistes se frottent d’ores et déjà les mains, eux qui ont l’oeil fixé sur cette ouverture tant escomptée par les Algériens mais aussi par les immigrés pour pouvoir relancer les activités et par conséquent, l’échange au niveau du marché de la devise, en particulier le plus connu en Algérie, notamment le Square Port Saïd (Alger). Les principaux clients du circuit informel n’y sont autres que les importateurs, les hadjis, les vacanciers, les malades qui se soignent à l’étranger, outre ces milliers d’étudiants qui partent chaque année poursuivre leurs études à l’étranger. Toutefois, aucun de ces derniers n’a voyagé depuis la fermeture des frontières du pays, en mars dernier. Ainsi, l’activité du marché parallèle de change des devises stagne et observe une certaine accalmie, suite à la double baisse de la demande mais aussi de l’offre car, rappelons-le, les émigrés qui constituent habituellement l’une des principales sources d’approvisionnement en devises, n’ont pas pu rejoindre le pays cet été. De même pour les importateurs. Leurs affaires ont baissé depuis la fermeture des frontières. Selon le média spécialisé VVA (Visas et Voyages Algérie) dans son édition de ce 18 octobre, en l’absence de sources d’approvisionnement en devises, le marché noir serait alimenté « essentiellement par les retraités des régimes étrangers, notamment français ». Ces derniers « perçoivent leur retraite en devises sur un compte ouvert en Algérie, qu’ils convertissent ensuite en dinars sur le marché parallèle pour profiter de l’écart qui dépasse souvent les 25% pour la monnaie européenne », explique notre source. Selon le même média, le cours de l’euro serait soutenu par plusieurs éléments dont l’atténuation de la propagation de la pandémie du Covid-19 en Algérie, qui laisse espérer par périodes, l’ouverture prochaine des frontières, ainsi que la baisse du dinar sur les cotations officielles de la Banque Centrale d’Algérie (BCA), notamment depuis fin juillet dernier où l’euro a franchi la barre des 150 dinars dans le circuit interbancaire de la BCA. Notons que malgré la hausse de l’euro devant le dinar, le taux de change du dollar américain reste relativement stable dans les transactions parallèles. En effet, le billet vert tourne toujours aux alentours des 170 – 172 dinars à la vente sur le marché parallèle des devises en Algérie.

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