L’émotion et les souvenirs des «aînés» de la Guerre de révolution ont été à leur comble, dimanche à la place Tahtaha, centre mythique de la célèbre Mdina Jdida. En ce jour du 28 février 1962, la sinistre organisation OAS d’extrême droite avait commis un attentat à la voiture piégée, ensanglantant tous les alentours, juste à la périphérie des magasins de gâteaux traditionnels avec des corps déchiquetés et d’autres en lambeaux que pouvaient à peine ramasser des femmes en haik pour les entourer de draps qu’elles ramenèrent de chez elles. Cet attentat, précédé par plusieurs autres dont le niveau a été élevé durant l’année 1957, était destiné à semer la peur et la psychose chez la population musulmane d’Oran, une sorte de «rappel à l’ordre » mais vite avorté de l’organisation criminelle raciste puisque cinq mois plus tard, le pays arracha son indépendance après mille sacrifices de son peuple, de ses moudjahiddines et de ses chouhadas. Ce dimanche donc, le ton était au recueillement et à la mémoire avec le dépôt de gerbes de fleurs, le récit de la Fatiha et l’hymne national à la place des Martyrs de la «Tahtaha » à la mémoire des victimes de cet attentat qui avait soulevé à l’époque le tollé au parlement français et attristé l’opinion internationale sur la vague des attentats aveugles perpétrés par la sanguinaire horde terroriste contre des civils n’épargnant ni colons, ni Algériens musulmans par moment de cette douloureuse épopée(1957-1962). Les autorités locales civiles et militaires de la wilaya d’Oran se sont donné le mot hier afin de commémorer dans une ambiance humble et triste l’anniversaire de cet attentat. Là, l’émotion fut à son paroxysme lorsque le Secrétaire général de l’ONM a prononcé des mots durs et empreints de tristesse, rappelant à ce propos les sacrifices multiples consentis par les glorieux chouhadas afin que l’Algérie recouvre son indépendance.
