Les légumes secs se sont imposés cet été, curieusement comme sujet de débat et de polémique. Dans certains points de vente, les clients s’agglutinent dans une chaîne toute aussi curieuse. Nous sommes pourtant en pleine saison estivale et en principe, personne ne pense à faire son stock de légumes secs. Mais la société algérienne suit sa propre logique, ses propres repères et réagit à la moindre rumeur. Souvent victimes de la mafia du marché qui décide de tout : augmentation des prix, pénurie…, les Algériens ne veulent plus prendre aucun risque et préfèrent faire le plein de pois-chiches, lentilles et haricots secs même durant cet été caniculaire. Ont-ils raison, ont-ils tort ? Là n’est pas la question. C’est que le marché n’obéit à aucune règle saine. C’est un marché qui ne reconnaît pas la loi de l’offre et de la demande. Et tous les produits peuvent du jour au lendemain voir leur prix augmenter ou touchés par une pénurie. Rappelez-vous les oignons dont le prix a dépassé tout entendement. Les haricots verts, la laitue, la viande blanche, le sucre, l’huile, la semoule et la liste est longue. Et le pauvre consommateur subit ces aléas de plein fouet. Alors dès qu’un facebookeur lance une intox sur un produit quelconque, le consommateur réagit rapidement et prend ses dispositions en stockant en grande quantité. Cette frénésie du stockage perturbe tout le processus de distribution d’où la pénurie. Une situation qui permet à la mafia du marché d’en tirer profit en augmentant les prix tout en maintenant la rareté des produits. Evidemment, les pouvoirs publics réagissent souvent avec un certain retard pour remettre de l’ordre. Parfois, cela prend plusieurs semaines voire plusieurs mois alors que le mal est déjà fait.