Tissemsilt. Les cartables trop lourds, un calvaire pour les élèves

Plus de trois mois après la rentrée scolaire, le constat est aussi catastrophique que les années précédentes. Les mesures prises par le ministère de l’Education «n’ont pas été respectées», selon les parents d’élèves, entre autres celles visant à diminuer le poids du cartable. Le port de cartables lourds ne cesse d’être dénoncé par les parents et les enseignants. Dos courbés, épaules qui s’affaissent, ils tentent de porter leurs cartables, traînant leurs pieds. Leurs corps frêles arrivent à peine à supporter toute la charge avec laquelle ils se déplacent quotidiennement. Des cahiers, des livres à gogo, sont désormais la bête noire des élèves mais aussi des parents qui ont peur pour la santé de leurs progéniture. Le poids des cartables préoccupe les parents. Les médecins tirent la sonnette d’alarme tant les conséquences de ces «fardeaux» portés par les élèves se font ressentir par la tendance à l’évolution du nombre d’enfants touchés par la déformation de la colonne vertébrale «scoliose». Ces déformations de la colonne vertébrale peuvent évoluer chez de nombreux sujets en une scoliose dorsale lourde, contraignante pour l’enfant et sa famille. Cette progression de la scoliose préoccupe les médecins et les parents d’élèves puisque cette maladie a des conséquences à long terme sur les sujets atteints: «Gêne respiratoire‚ avec diminution de la capacité vitale‚ douleurs rachidiennes fréquentes et parfois aiguës‚ des risques de retentissement psychologique en raison de l’atteinte de l’image corporelle»‚ explique un médecin généraliste. Aujourd’hui, le cartable scolaire n’est pas seulement responsable de la scoliose puisqu’elle est aussi, à l’origine d’apparition des signes de fatigue chez l’enfant. Le poids des cartables qui peut atteindre jusqu’à cinq kilogrammes, constitue ainsi une torture, en bonne et due forme pour les élèves, d’autant plus que dans la quasi-totalité des cas, il s’avère être imposant par rapport à leur taille, notamment pour les élèves du primaire dont les sacs représentent environ 10% de leur poids. Ce n’est donc pas étonnant de voir certains élèves porter allègrement un tiers de leur poids en livres et fournitures scolaires tous les jours. Les proportions prises par le mal de dos, la fatigue, la sensation d’inconfort et enfin la scoliose, renvoient à l’importance de créer au niveau des établissements scolaires, des casiers pour les livres scolaires, afin d’éviter à l’écolier les va-et-vient avec des charges imposantes qui, à la longue, finissent par avoir raison de sa santé d’où l’intérêt de la création de casiers où ranger les manuels scolaires pour alléger leur souffrance. Par conséquent, nos élèves, notamment ceux du cycle primaire, sont menacés de déformation de la colonne vertébrale. Un cartable lourd «affecte à long terme la croissance naturelle de l’enfant, notamment en l’absence d’une alimentation équilibrée», dira un docteur spécialiste en orthopédie. «Les parents d’élèves demandent l’application des anciennes mesures prises par l’ex-ministre de l’Education nationale, M. Boubeker Benbouzid, quant à l’installation de casiers dans les classes en faveur de chaque élève», a-t-il ajouté. Et de poursuivre: «On demande aussi de doter les élèves du double des manuels scolaires, l’un sera laissé en classe et le second servira pour la révision à la maison». «De la sorte, les élèves n’auront plus de problème de poids relatif aux livres transportés au quotidien», a recommandé notre interlocuteur. Les parents d’élèves, rencontrés devant les écoles primaires, lancent un appel au ministre de l’Education nationale, d’aller vers les tablettes numériques en vue de moderniser les séances de cours et de permettre aux élèves de travailler à l’aise. «On propose de mettre en place des écoles pilotes à titre expérimental durant une année et si les résultats obtenus sont positifs, l’initiative sera généralisée dans toutes les écoles à l’échelle nationale», a suggéré le président de l’Organisation nationale des parents d’élèves de la wilaya de Tissemsilt, M. Rachid Hattab. Les enfants en âge scolaire sont en pleine croissance et c’est en cette période que leur colonne vertébrale peut être affectée. Ainsi, la rentrée des classes devient, pour eux, synonyme de «fardeau». Ce problème préoccupe, désormais, médecins, parents d’élèves et mêmes les enseignants.