La montée de tensions sociales dues à la méconnaissance de l’autre, l’absence de points de repères pour les jeunes générations actuelles, l’accroissement de l’isolement et de la solitude, le sentiment que les logiques de prises en charge sociales catégorielles ont contribué au morcellement des liens sociaux, sont autant de raisons de s’interroger sur les dynamiques relationnelles entre les âges et le rôle des aînés dans la cité. Le prochain code de la commune et celui de la wilaya devra délibérément s’engager dans l’impulsion d’une politique intergénérationnelle, basée sur le respect et l’exercice de la citoyenneté de chacun, quel que soit son âge ou sa culture, il est souhaité qu’il soit institué une instance que j’appellerai le «Conseil des Sages», pour contribuer à clarifier, enrichir cette démarche, pour équilibrer la socialisation. Ce projet s’inscrira dans une volonté affichée de la ville de concevoir une forme d’action innovante en direction des aînés, visant à valoriser leur dynamisme, leur savoir-faire et leur potentiel d’engagement en faveur du «Bien collectif» et du «Mieux vivre ensemble». Cette démarche répondra au double objectif de favoriser la recréation du lien social en faisant changer le regard sur les phénomènes de l’âge et du vieillissement. Au delà de l’exemple local, il s’agit dans mon écrit de s’interroger sur l’adéquation entre un projet politique, les aspirations d’une population spécifique et les méthodes employées pour permettre à un public ciblé d’investir un projet, de lui donner une dimension autre à partir du moment où il se l’est appropriée. Il faut rappeler que le projet d’instituer un «Conseil de Sage» dans chaque commune relève de la logique du droit constitutionnel, une des alternatives à mettre en œuvre dans le cadre de la démocratie participative.
