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Suspension du Traité d’amitié Algérie-Espagne «Très mauvaise nouvelle» pour les Espagnols

Rien ne va plus désormais entre Alger et Madrid. C’est un autre ascendant diplomatique entre l’Algérie et l’un de ses voisins, en l’occurrence l’Espagne. L’Algérie a suspendu, mercredi 8 juin, un Traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne qui lie les deux pays depuis 20 ans, après le revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental pour cause de ralliement de l’Espagne à la position du Maroc. En réaction du soutien de Madrid au plan d’autonomie marocain sur le Sahara, le pays n’a pas attendu longtemps pour afficher sa désapprobation. Il a cru juste de se passer du Traité d’Amitié qui le lie avec l’Espagne. «A quoi sert un Traité d’Amitié avec un voisin qui n’est plus ami», a réagi un juriste spécialisé dans les affaires économiques. Le moins que l’on puisse dire, est que cette décision algérienne courageuse intervient presque dix mois après la rupture par l’Algérie de ses échanges et de ses relations diplomatiques avec le Maroc, le 24 août 2021, en raison «d’actions hostiles» contre le pays, avait alors annoncé le ministre algérien des Affaires Etrangères. Rabat qui avait alors évoqué une «décision injustifiée», avait tout fait via son Makhzen et son principal relais, le lobby sioniste, pour orchestrer sa «sale campagne» afin d’influer les autres voisins de l’Algérie, entre autres l’Espagne. Même refrain pour le gouvernement espagnol par la voix de sa 3ème vice-présidente, Teresa Rebbera, qui tente de dire que la décision de l’Algérie de mettre un terme au Traité d’Amitié, est «regrettable». Les autorités espagnoles tentent aujourd’hui d’engager des démarches pour expliquer ses positions sur le Sahara occidental, en violation avec les principes fondamentaux de neutralité, moraux, juridiques et politiques qui font de ce pays, une ancienne puissance  administrative sur ce territoire et ce, jusqu’à la décolonisation du Sahara, suivant les résolutions établies par l’ONU. Pour autant, elles disent vouloir rétablir «au plus vite» leurs relations avec l’Algérie qui, selon elles, reste «un voisin et un partenaire incontournable». Au moment où l’Union Européenne tente, pour sa part, de s’exprimer sur la question, le tour est venu au Parti Populaire espagnol (de l’opposition) de demander la comparution du ministre des Affaires Etrangères de leur pays pour s’expliquer sur la perte gratuite par l’Espagne d’un voisin aussi stratégique politiquement et économiquement. Durant des mois, des pourparlers engagés entre le distributeur algérien et les entreprises espagnoles sur les révisions des prix dans les contrats signés sur le gaz n’aboutissaient toujours pas. Il a fallu donc ce changement brutal de la position espagnole officielle sur le Sahara pour que l’Algérie se rende à l’évidence qu’il fallait prendre une décision juste et souveraine. Et les derniers développements ont fini par donner raison au pays. La suspension par l’Algérie du Traité d’amitié avec l’Espagne est la «conséquence de l’absence d’une politique d’Etat» chez Madrid. C’est aussi une «très mauvaise nouvelle» pour les Espagnols, a en effet indiqué, jeudi, le Parti Populaire (PP, opposition). Le Groupe parlementaire du Parti Populaire a demandé la comparution au Congrès des députés du ministre des Affaires Etrangères, José Manuel Albares, «afin qu’il s’explique» au siège du Parlement sur la suspension par l’Algérie du Traité d’Amitié avec l’Espagne. Pour le PP, cette suspension « est une très mauvaise nouvelle pour notre pays » et « est due à l’absence d’une véritable politique étrangère (…), ainsi qu’aux revirements unilatéraux du Premier ministre », Pedro Sanchez. D’ailleurs, ce dernier a été critiqué par la Secrétaire générale du PP, Cuca Gamarra, sur sa page Twitter: « Pedro Sanchez l’a encore fait. L’Algérie rompt le traité de bon voisinage avec l’Espagne. Une autre conséquence de l’absence d’une politique d’Etat». «Nous demandons la comparution urgente du ministre Albares (devant le Parlement). Les Espagnols méritent des explications », a-t-elle encore tweeté. Des sources du principal parti d’opposition, citées par le très sérieux «El Mundo», assurent que «là où il y a un problème, au lieu de le résoudre, Sanchez en génère trois». L’Algérie a décidé de procéder à la suspension « immédiate » du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne, a indiqué, mercredi, une déclaration de la Présidence de la République. « Les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental, en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administratrice du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental, soit déclarée accomplie par les Nations Unies », a précisé la même source. « Ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d’un revirement injustifiable de leur position depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l’autonomie interne préconisée par la puissance occupante, s’emploie à promouvoir un fait accompli colonial, en usant d’arguments fallacieux », a ajouté la déclaration.

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