Accueil » ACTUALITE » Structures vieillissantes, manque de gestion moderne, déficit managérial, pressions, tensions… Les «1.000 maux» de l’hôpital

Structures vieillissantes, manque de gestion moderne, déficit managérial, pressions, tensions… Les «1.000 maux» de l’hôpital

Hôtel ou entreprise, l’hôpital n’est plus ce qu’il était. Réadapter le système de santé aux exigences de la modernité et à la gestion managériale des hôpitaux. Il n’y a pas mieux. Les maux de l’hôpital aggravent les maux de l’économie. Les structures sont vieillissantes. La gestion moderne intégrée manque. Le déficit managérial est béant alors que la gestion des services annexes et de proximité est chaotique. Cela sans oublier les grèves récurrentes des praticiens de la santé publique, des arrêts des services, de pénurie de radiologie et de l’IRM, de ruptures de médicaments, de difficultés dans les remboursements des frais de soins ou d’hospitalisation, des pannes de camions et de véhicules de service dont les ambulances … En un mot, le système de santé ne va pas bien. Il est tout simplement malade. Il a besoin d’être réformé de fond en comble. Seulement voilà, avant d’être réformé, il faut un diagnostic. Ce dernier doit reposer sur un constat objectif des carences humaines matérielles et logistiques. Sinon, cela sert à quoi une réforme si elle n’est pas accompagnée de compétences de ressources humaines? Pour les experts, le système de santé algérien a montré ses limites. Il est d’ailleurs loin de rivaliser avec celui d’un pays du Golfe comme le Qatar ou de Doha aux Emirates alors que notre pays est censé être en avance. «Des réformes s’imposent», revendique le professeur Djamel Eddine Nibouche. Il s’agit, selon l’Invité de la rédaction de la chaîne 3, de la Radio Algérienne, de réformes qui réadaptent notre système de santé aux exigences à la fois structurelle et à la gestion moderne des hôpitaux. «Vous pouvez avoir un hôpital des plus modernes, mais sans les compétences requises ça ne sera qu’une coquille vide», indique le chef service de cardiologie à l’hôpital Nafissa Lahrèche à Alger. On fait une réforme, appuie M. Nibouche, quand un système devient non performant et l’urgence est de passer au diagnostic pour aborder une réelle réforme en concertation avec les experts, avec les gestionnaires, avec les auxiliaires du secteur et toute l’équipe régissant l’établissement hospitalier en Algérie. L’orateur n’hésite pas à qualifier notre système d’archaïque et appelle à amorcer des chantiers de réflexion pour repenser les priorités et les missions dévouées à l’hôpital afin d’aboutir à «un système fonctionnant de plein efficacité». «Nous avons un ministre délégué qui est en train de préparer des textes, c’est bien mais, c’est insuffisant», indique-t-il déduisant l’importance de consulter les spécialistes qui sont au fait de l’évolution de l’état de santé dans le pays. La réforme est intersectorielle, dit-il, elle fait intervenir tout l’ensemble de la santé pour parfaire la rénovation du système sanitaire dont la gestion hospitalière. «Il faut savoir que l’épidémiologie d’un pays change avec l’évolution des maladies. Et avec cette évolution, les moyens et méthodes doivent évoluer parallèlement», explique-t-il. L’état épidémiologie algérien n’est plus celui des années 1970. Aujourd’hui, il y a les maladies dégénératives (cardiovasculaires, ndlr), le cancer, le diabète, etc… Selon l’intervenant, un système sanitaire doit s’adapter aussi aux catastrophes avec à la carte un plan national de sauvetage, citant au passage avec regret l’exemple de l’action anti-Covid disant qu’«on n’était pas préparé à cette épidémie». Il y a des priorités, on doit procéder par phases, propose-t-il, à commencer par réorganiser l’hôpital car il y a un désordre. «La gestion de nos hôpitaux est archaïque et il faut remettre de l’ordre et moderniser sa gestion. «La gestion hospitalière est anachronique et repose sur des méthodes anciennes», fait-il constater appelant à une modernisation rigoureuse de cette gestion. «Numériser c’est bien, mais cela ne suffit pas qu’elle ne soit pas une action globale et que tout doit être réformé en phase», estime-t-il. Le comparant à une entreprise ou un hôtel, l’hôpital doit être, de son avis, géré comme une clinique privée qui ne souffre pas de pannes qui causent des arrêts de services et pour s’y faire avec une gestion moderne «il faut le débarrasser de certaines charges comme la nourriture, la maintenance, la gestion du parc ambulance et la blanchisserie qui ne font pas partie de sa vocation première. «Voyez-vous une clinique privée qui travaille 24 heures 7/7 tomber en panne ?! Alors qu’au niveau d’un hôpital, on reste des mois pour pouvoir réparer un appareil», fait-il constater non sans amertume. Le point crucial de la réforme reste, de son point de vue, étroitement lié aux personnes compétentes, aux personnes expérimentées dans la gestion hôtelière et du personnel en collaboration avec le corps médical. «Pour accéder à cette norme de fonctionnement, la gestion de l’hôpital doit se hisser aux standards internationaux», martèle le professeur Nibouche disant que «ce qu’il nous faut, c’est une équipe de gestion cohérente pour accomplir une gestion intégrée afin de réaliser des performances».

À propos B.HABIB

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiéeLes champs requis sont surlignés *

*

x

Check Also

Gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l’Europe en passant par l’Algérie. Un projet viable, soutenable et rentable

Relance des projets de gazoducs ...

Saison estivale et les Jeux Arabes. Une commission ministérielle sur le tourisme dans les communes côtières d’Oran

Une commission ministérielle d’inspection du ...

733 millions d’euros de pertes en six mois. L’opposition espagnol accuse Sanchez

Les entreprises espagnoles paient cash ...

Projet du nouveau CEM de Hai Sabah. Le Comité de quartier demande d’«accélérer l’étude» pour qu’il soit prêt pour la prochaine rentrée

En dépit des instructions fermes ...

Hausse exagérée des prix des véhicules importés. L’étau se resserre sur les spéculateurs

Les prix des véhicules neufs ...