Il n’y a pas un jour qui passe, sans que des éléments de la gendarmerie ou de la police nationale ne surprennent un spéculateur ou un opportuniste, la main dans le sac, en train de stocker, illégalement, des denrées alimentaires, en vue d’influer négativement sur les prix sur les marchés et par conséquent, sur le pouvoir d’achat du citoyen. Donc, nous vivons sur le rythme d’une «guerre» ouverte aux barons de la spéculation et de la pénurie. C’est ce que l’Etat, par le truchement de ses services compétents, aurait dû faire, il y a longtemps, avant que les gangs de l’informel deviennent une sorte d’Etat dans l’Etat. L’on pourrait avoir cette impression que «l’invasion» des services compétents de l’Etat ayant ciblé les réseaux des malfrats, reste insuffisante par rapport à l’ampleur de la situation et cela doit exiger plus de fermeté. Effectivement que cette impression pourrait être juste, dans le cas où ces mesures, apparemment et jusqu’à là, concluantes, ne seraient qu’un orage limité dans le temps et sans l’espace. Mais, paraît-il, cette fois, les pouvoirs publics seraient fermement résolus à porter un coup sévèrement douloureux à l’endroit des réseaux de l’informel, ayant sérieusement infecté l’économie nationale et le Trésor public. Cette fois, j’ai l’impression que l’on agisse, selon une stratégie bien étudiée qui va durer dans le temps et dans l’espace. Je dis cela, tout en me basant sur des expériences vécues, depuis belle lurette en Algérie, au sujet des actes ostentatoires hyper-médiatisés savamment, montés par des responsables concernant des mesures de lutte contre les spéculateurs et les fraudeurs. Cependant, ces mesures resteraient généralement, sans lendemain. Façon de convaincre, malhonnêtement, le citoyen qu’il y a une lutte qui est en train de se faire sur le tas. Alors, que dans la réalité des choses, c’est comme si l’on traitait une tumeur maligne avec de l’aspirine. Cette tricherie avait fini par donner une puissance redoutable aux barons de la spéculation et tous ces gangs ayant main basse sur l’économie informelle qui seraient, à un certain moment, devenus plus puissants que l’Etat lui-même. Après avoir réussi à amasser des fortunes, défrayant la chronique, ils avaient même influé sur les élections et le cours des événements politiques du pays. Les maîtres de ces réseaux comptabilisent leur argent astronomique en conteneurs et non en sommes, comme l’on procédait d’habitude. La spéculation fait gagner de l’argent en grandes quantités et en des temps plus courts. Leur seule redoutable et imbattable arme reste l’irrésistible corruption et la «chkara». Ils réussissent souvent et trop facilement à acheter tout le monde, y compris les hauts fonctionnaires de l’Etat.