Après la manifestation de jeudi 13 janvier contre le régime militaire qui s’est soldée par de nouvelles violences, les autorités disent avoir arrêté un homme responsable du meurtre d’un général de police lors de ce rassemblement à Khartoum. La police a en effet annoncé pour la première fois un décès dans ses rangs accusant les manifestants de violence. Mais du côté de la contestation, la nouvelle est accueillie avec beaucoup de scepticisme. Le général Ali Bareema Hamad est mort «dans l’exercice de ses fonctions, en sécurisant une manifestation» a indiqué la police sur son compte Facebook. Il a été «poignardé à mort par des manifestants», a de son côté ajouté le porte-parole de la police sans donner plus de précisions. Dès jeudi soir le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan lui a rendu hommage. Le lendemain le ministre de l’Intérieur affirmait qu’un homme soupçonné d’être l’auteur du crime avait été arrêté et que d’autres suspects étaient recherchés. Des informations accueillies avec beaucoup de méfiance du côté des manifestants, qui évoquent des tentatives d’infiltration de leur mouvement par des membres des forces de sécurité, chargés d’inciter à la violence pour décrédibiliser la contestation. Une hypothèse plausible selon une chercheure soudanaise. Certains détails interrogent: l’annonce de ce décès survenue avant même que la manifestation ne démarre, aucune photo du défunt et la visite très médiatisée du général Burhan à la famille du policier décédé.