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Soudan. Les militaires dans l’impasse

Les Soudanais hostiles au coup d’Etat du général al-Burhan sont toujours déterminés à tenir tête à l’armée. Dimanche 31 octobre, la grève s’est poursuivie à Khartoum. Le bilan de la répression de la journée de samedi s’est alourdi : un syndicat de médecins, qui avait recensé au moins trois morts et une centaine de blessés, a annoncé la mort de deux autres manifestants. Agés de 22 et 19 ans, ils ont reçu une balle dans la tête. Dimanche, Volker Perthes, le secrétaire général de la Minuats, la mission de l’ONU pour la transition soudanaise, a rencontré le Premier ministre limogé et indiqué mener des médiations pour tenter de trouver une issue à la crise. « Abdallah Hamdok va bien, mais il est toujours assigné à résidence », a déclaré Volker Perthes dimanche 31 octobre, après une entrevue avec le Premier ministre déchu dans son domicile de Kafouri, toujours sous haute protection militaire. Depuis le coup d’Etat, le représentant de la mission de l’ONU s’est entretenu avec le général Abdel Fattah al-Burhan mais aussi avec Hemedti, le chef d’une puissante milice paramilitaire qui agit dans l’ombre de ce coup d’Etat et dont les hommes se sont montrés particulièrement violents dans la répression des manifestants. La mobilisation de samedi a montré une nouvelle fois que les généraux ne disposent pas du soutien de la rue soudanaise. Depuis quelques jours, al-Burhan tente, en vain, de nommer un nouveau Premier ministre. Jusqu’à présent, aucun candidat ne souhaite endosser la colère de la rue. Le chef de l’armée tente de convaincre Abdallah Hamdok de revenir à la tête d’un cabinet de technocrates. Mais ce dernier s’y refuse pour le moment. Si des centaines de milliers de Soudanais exigeaient samedi sa libération, ils ont également fait passer un message clair : ils ne veulent plus des militaires au pouvoir. Or, les discussions diplomatiques en cours indiquent que les chancelleries étrangères poussent pour un retour au statu quo qui prévalait avant le coup d’Etat, c’est-à-dire un partage du pouvoir entre civils et militaires, comme accordé à la chute d’Omar el-Béchir. Mais cette tentative d’offrir une porte de sortie aux généraux sera très mal perçue par la population, mettent en garde plusieurs analystes, et reviendrait à tolérer ce genre de coup de force.

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