Très loquace ces derniers temps, ce qui n’est certainement pas pour déplaire au public algérien dont il est l’incontesté et incontestable personnage préféré, le sélectionneur Djamel Belmadi s’est longuement exprimé, mercredi sur les ondes de RMC et hier au micro de la chaîne III, sur sa méthode de travail, ses ambitions et le groupe dont il a la charge. Le principal artisan du sacre africain, en 2019 en terre égyptienne, a d’ailleurs clairement réaffirmé que son objectif numéro 1 était désormais une qualification à la coupe du monde de 2022 au Qatar. « En raison de la période que nous vivons, nous avons annulé plusieurs rencontres FIFA, ce qui aurait pu casser cette dynamique, mais ça n’a pas été le cas parce que les joueurs sont très excités à l’idée de jouer en équipe nationale, qu’ils sont pleinement investis. On a fait attention à ce que nous ne retombions pas dans les travers du passé. L’équipe est en progression et c’est de bon augure en vue des qualifications à la prochaine coupe du monde, ce qui est désormais notre objectif » a-t-il, en effet, assuré avant d’ajouter à propos de la composante humaine de son groupe : « On évolue pas mal dans l’effectif, il y a beaucoup d’autres joueurs. Maintenant, c’est vrai qu’il y a un 11 qui a été très performant à la CAN et ne veut rien lâcher ! À chaque date FIFA, on fait évoluer les choses, on voit de nouvelles têtes et on a la chance d’avoir un groupe homogène où les différences de niveau ne sont pas très grandes. C’est toujours difficile, je me dis et je leur ai dit avec sincérité que j’avais de réels soucis au moment de composer mon équipe ! Si je ne vais pas dans le social, les joueurs savent que je vais être le plus juste possible et vont tout donner. Surtout, j’essaye d’être le plus sincère possible avec eux.
Ça, c’est tout ce qui a rapport au football. En dehors du terrain, il a fallu resserrer les boulons, mettre une trame de travail et installer un environnement propice à la réussite ». Fidèle à sa façon d’être et à sa franchise coutumière, Belmadi a rappelé certaines spécificités propres au football continental. « Le football africain est particulier. Le mot d’ordre est l’efficacité, parce que les terrains, la distance, tout l’environnement est difficile. Et franchement, j’ai du mal à imaginer une bonne équipe européenne avoir le même rendement que le notre en Afrique » osera même le patron des Verts, toujours aussi inflexible lorsqu’il s’agit d’évoquer les binationaux, préférant parler d’expliquer que de convaincre. « Le terme de convaincre ne doit pas être utilisé. J’ai plus à expliquer, à proposer un projet, dire ce qui va être mis en place de la façon la plus sincère possible. Après, soit on adhère, on est attiré comme certains le sont, on veut rejoindre ce pays parce qu’on s’y retrouve, soit non. C’est aussi simple que ça. Pour certains, ça va très vite, pour d’autres, on dirait qu’ils veulent vous faire tourner en bourrique ! S’il ne s’agissait que de moi, je pourrais passer à autre chose, mais étant donné qu’il s’agit de mon pays, j’explique patiemment. Je suis très clair en Belgique, on est prêt à répondre à toutes les questions. Certains se demandent ce qui les attend, certains ont besoin de temps, veulent réfléchir, certains n’ont pas du tout cette idée de rejoindre l’EN, voilà. Tout dépend de leur éducation, moi je fais mon boulot et, pour ceux qui méritent, ce sont eux qui décident. Pour ma part, c’est encore plus nuancé que ça. J’ai cette double culture, je suis né en Belgique, j’ai fait la formation française mais j’ai joué pour l’Algérie, pour mon pays, j’en ai été le capitaine, je connais les tenants et les aboutissants du football algérien. Cette culture là m’aide vraiment, je sais quel discours tenir, la plupart de ces binationaux venant d’île de Belgique plutôt que de Belgique et je sais donc avoir la capacité de leur tenir les choses de façon directe » argumentera à ce propos Djamel Belmadi.
