Il n’y a pas une excellente ambiance du ramadhan à Oran. La capitale oranaise a perdu son sourire le soir. Plus de joie ni de cafés submergés moins encore de spectacles. Pour ce ramadhan 2021, plus personne n’est dupe de supposer le contraire. On compte les minutes passées dans les cafés contrairement aux dernières années où le plaisir y était et où les cafés et restaurants ne désemplissaient pas au grand bonheur des jeûneurs. Passer après l’Iftar dans son café habituel est une option envisagée des algériens. Toutefois, les “petites” soirées dans les cafés sont simplement “moroses”. Les avis ne sont pas les mêmes. “Un café fermé vaut mieux qu’un café “inanimé” pense un jeune. Pour un retraité, “c’est mieux qu’un café fermé”. Pour lui, les cafés servent juste “de quoi oublier les spéculations et les pénuries”. Mais une chose est sûre. Les cafés sont loin de cartonner comme ce fut le cas avant le ramadhan et à cause de la conjoncture sanitaire. Pressés de se confiner après 3 heures de l’Iftar, ils sont nombreux à réduire ce délai de fermeture à 22h 15 ou 22h 30 histoire d’être à l’abris d’une mésaventure et aussi pouvoir être sans gêne ni risque à domicile allusion au locataire ou le “machiniste” résidant plus loin de la cafétéria. En temps normal, les cafés ne pourraient excéder deux heures et demi de service le soir comparé aux horaires des ramadhans de l’”avant covid” qui vont jusqu’à 1h ou 2 du matin. Pour la deuxième année consécutive du Covid-19 et alors que les cafés étaient fermés au même mois de 2020, le “climat” ne semble pas mieux loti pour le même mois de 2021 à cause du besoin grandissant exprimé par les “fans” des randonnées et des boutiques, de se “décarcasser” et de casser la monotonie quotidienne du stress et du pouvoir d’achat. Les oranais tout comme leurs compatriotes d’autres wilayas du pays fêteront ce ramadhan dans une conjoncture marquée par la flambée des prix et le Covid. Relégués à de simples lieux de consommation où on vous propose uniquement des boissons fraîches, thé et café, les “petites “soirées” de 3 heures entre amis dans les cafés après le Ftour, même si c’est mieux qu’ils soient fermés, sont loin de pouvoir régaler une clientèle oranaise réputée exigeante et peu accommodée à rester chez elle. Les retrouvailles du ramadhan sont, de tout temps, ancrées dans les moeurs des algériens. Quoi de mieux que dans un café pour inviter un proche ou un amis! ”On ne peut investir avec pareille limitation de l’horaire d’ouverture à 23h, en gateaux, sandwichs et autres produits patissiers, c’est juste de quoi satisfaire le peu de clients qui sont en majorité issus du quartier, qu’on a en café, thé et boissons. «C’est là où réside notre malheur alors que d’un côté, il y a les charges qui nous attendent, avec quoi allons-nous payer l’éclairage, le gaz et les redevances fiscales? J’ai de quoi tenir une semaine» regrette le gérant d’un café du centre ville d’Oran, ajoutant qu’”il est proche à la fermeture”. “Durant ce ramadhan, les consommateurs dépensent non sans compter à cause des flambées, ainsi fut le temps où un client paie pour ses amis ” confie, pour sa part, le gérant d’un café de six tables à deux chaises chacune qui comptabilise une recette de 1500 da par jour après 3 heures de service.
