Santé mentale à Saïda. Ces damnés de la société

Corps nus, pieds insensibles au froid glacial automnal taquinant les passants. Les malades mentaux dont de nombreux SDF, venant de communes avoisinantes se sont multipliés ces derniers temps. Il y en a parmi eux même des femmes. De nouvelles têtes débarquent quotidiennement et passent leur temps à sillonner les artères de la ville. Faites un tour en ville pour se rendre compte de ce phénomène qui prend de l’ampleur avec en plus la rivalité existante entre mendiants locaux et subsahariens. Que fait la DASS, un service d’assistance dont le rôle est de s’occuper de la prise en charge de cette frange de la société …Où commence le champ d’action de cet organisme et où se termine la responsabilité des parents qui pour certains ont du mal à accepter l’aliénation de l’un des leurs ? Un problème très apparent notamment dans les localités isolées de la wilaya de Saïda où la prise en charge ne semble pas importante, et c’est pour cette raison qu’ils « débarquent » en ville comme dirait l’autre. Pour beaucoup, la consultation chez le psychologue ou psychiatre n’est pas de mise dans notre région – cela demeure encore un tabou ! C’est un mal qui interpelle la société dans son ensemble. Plus de 20 walis se sont succédés à la tête de la wilaya et aucun d’eux n’a pensé à réaliser un Centre Psychiatrique. Peut-être que le wali actuel captera le message ! Les observateurs les mieux avertis savent que les cas les plus délicats sont orientés vers les centres psychiatriques de Sidi-Chami ou Tiaret mais ils sont renvoyés au bout de quelques jours, et là, face à ce phénomène qui secoue la wilaya de Saïda depuis plusieurs années, personne ne peut dresser de constat faute de coordination entre les services compétents: APC, Services Sociaux et Direction de la Santé auxquels revient la prise en charge. Cette indifférence conduit souvent vers des actes dramatiques comme le suicide, la consommation de la drogue, la dérive sociale, la délinquance, la fuite et la folie. A Saïda, ne vit-on pas cette réalité qui crève les yeux ? Alors qui parmi les décideurs locaux servira cette cause et Dieu le récompensera.