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Saida Benhabiles, présidente du Croissant Rouge Algérien (CRA). «La société civile ne doit pas être partisane»

Une société civile qui est un «relais» et non un «cordon ombilical», suggèrent les spécialistes. En d’autres termes, l’Algérie a besoin d’une société civile connectée directement à la société et non une société civile ombilicale qui prend partie lors des échéances et des rendez-vous importants. L’ex-régime avait, rappelons-le, été interpellé pour laisser la société civile s’exprimer librement, écouter et dire ce qu’elle a à dire dans le sillage du vent de changement qui était déjà perceptible à cette époque. Cette revendication de tenir la société civile, loin des partis politiques, a été exaucée dès l’arrivée au pouvoir du président Abdelmajid Tebboune qui a donné à son «engagement électoral» prônant le «changement» sa véritable signification, en ce sens qu’il a, entre autres, libéré les initiatives de la société civile, conforté les acquis et l’égalité des droits politiques entre les hommes et les femmes (ndr exemple de la parité 50-50 dans les listes électorales de la députation de 2021), jusqu’à encourager l’élite et les compétences à relever les défis et aller de l’avant pour servir leur pays à travers leurs postes de responsabilité. L’exemple de cette incarnation de la société civile qui consiste à «marier» et jumeler les compétences et les initiatives, a été réédité par la présidente du Croissant Rouge Algérien (CRA). Mme Saida Benhabiles a, en effet, insisté pour dire que la société civile doit être éloignée des partis pris et de toute action partisane. Dans le contexte du changement qui s’opère en Algérie, il n’y aurait pas mieux. Il est déploré la création d’associations qui ont été le prolongement des partis politiques desquels elles obtenaient des privilèges ou des subventions contre leur participation dans la collecte des signatures au profit des candidats issus de partis politiques. Il est important que la société civile n’ait pas les mains et les pieds ligotés par ses partis pris et sa défense des intérêts occultes qui ne sont pas forcément les siens. La présidente du CRA a indiqué, lundi à Alger, que « la société civile ne doit pas être partisane », mais doit plutôt servir de « relais » pour porter les préoccupations des différentes tranches de la population aux pouvoirs publics. « La société civile ne doit pas être partisane. Elle doit, au contraire, être la soupape de sécurité de l’Etat et de ses institutions », a soutenu Mme Benhabiles sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne, soulignant qu' »il y a un principe fondamental et très important : il ne faudrait pas que les militants de la société civile soient partisans ». La présidente du CRA a précisé que « le rôle principal de la société civile, c’est d’être la conscience des décideurs et des politiques et être l’écho réel de toutes les préoccupations de la société », ajoutant que la société civile « constitue un trait d’union entre chaque organisation qui exprime les préoccupations des différentes catégories de la population et les pouvoirs publics, afin de les accompagner pour bénéficier des mesures prises par l’Etat ». Elle a salué, dans le même contexte, la création de l’Observatoire national de la société civile, en exprimant le souhait que ce dernier « ne soit pas partisan », comme elle a déploré « la naissance de certaines associations qui sont le prolongement de certains partis politiques », en insistant, à cet égard, que « la société civile doit être complètement indépendante des politiques ». Qualifiant la société civile de « colonne vertébrale de la cohésion sociale d’une Nation », Mme Benhabiles a indiqué que la société civile avait un « rôle important » à jouer dans la défense et la promotion des valeurs humaines et nationales, et dans la « protection de la cohésion sociale contre toute forme d’atteinte ». Elle a relevé, également, que « la démocratie participative ne peut être concrétisée que par la société civile, à condition que celle-ci doit être sans aucune influence partisane ». Mme Benhabiles a, par ailleurs, évoqué le financement des associations et autres organisations dont les sources, a-t-elle dit, « doivent être « claires et transparentes », en faisant part de l’existence d’organisations au « financement opaque » dont « les objectifs constituent un danger pour le pays », a-t-elle averti. Rappelant la mission de la société civile qui « doit rester fidèle à l’écoute des préoccupations de toutes les tranches de la société », l’intervenante a insisté à ce que « le contrôle des sources de financement des associations et organisations doit se faire par la stricte application des lois en vigueur ». Concernant les actions de solidarité menées par le CRA depuis l’apparition de la pandémie du Covid-19, Mme Benhabiles a cité notamment « la distribution de 350.000 colis alimentaires, le renforcement des capacités d’une quinzaine d’hôpitaux en appareils respiratoires, en ECG, et en divers matériels médicaux, et l’acquisition de deux ambulances équipées ». Elle a ajouté que « depuis le début du mois de Ramadhan, 300 opérations de distribution de bavettes et de produits désinfectants ont été menées, 40.000 colis alimentaires ont été distribués, et 154 restaurants qui servent quotidiennement 14.000 repas, ont été ouverts ».

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