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Rencontre dédiée à son parcours à Tazmalt (Béjaïa). Il y a 63 ans, tombait au champ d’honneur Abderrahmane Mira

Le 63ème anniversaire de la mort d’Abderrahmane Mira, chef de la wilaya III historique, durant la guerre de libération nationale, a été commémoré à Tazmalt, par une rencontre dédiée à son parcours. Les présents à cette rencontre sont revenus longuement sur le parcours de ce chef nationaliste qui a dirigé la wilaya III historique durant les étapes les plus difficiles de la guerre de libération. «Mira a remplacé le colonel Amirouche durant les étapes les plus difficiles de la guerre d’Algérie», diront unanimement les intervenants, en le qualifiant «de courageux qui a bravé la ligne Morice pour rejoindre la wilaya III», avant de tomber en martyr au village Ait Hayani (commune de Chellata), le 6 novembre 1959, soit sept mois après la mort du colonel Amirouche. Le chahid Mira était «très attaché aux valeurs de la société et de la patrie », a indiqué pour sa part le moudjahid Mohamed Cherif Kharoubi. Unanime aussi sont les intervenants à relever que « le triomphe de la révolution du 1er Novembre s’est réalisé grâce aux moudjahidine et aux grands chefs comme Abderrahmane Mira, symbole de sacrifice et de dévouement». «Abderrahmane Mira a été désigné par le colonel Amirouche comme chef de la wilaya III et promu, par la même occasion, au grade de colonel», dira son fils Smail, lors de sa prise de parole, emboîtant ainsi le pas au secrétaire général de l’ONM de la wilaya de Bejaia qui a révélé «qu’avant sa mort survenue le 29 mars 1959, le colonel Amirouche avait envoyé un message à partir de Tunis, dans lequel, il affirmait sa décision de faire de Abderahmane Mira, son remplaçant à la wilaya III ». D’autres intervenants diront que Mira a rejoint la wilaya III «dès juillet 1959 à la tête de deux compagnies d’acheminement des armes, avec tous les périls du contexte, notamment, l’installation de la ligne Morice, sur les frontières et l’accentuation de l’opération jumelle qui avait affaibli sensiblement le front, notamment à cause du manque d’armes qui commençait à se faire ressentir ». Mira prit les commandes la wilaya III dans une conjoncture très difficile, marquée notamment par l’opération «la bleuite», fomentée par le capitaine Léger, avec la mort d’Amirouche et le manque d’armes, entre autres. Mais son arrivée à tête de la wilaya avait revigoré et resserré les rangs et réussi même à relever le moral des civils, en allant leur parler de vive voix, sillonnant ainsi une foultitude de villages. En ce qui concerne les circonstances de la mort d’Abderrahmane Mira, son fils Tarik rappelle que son père «est rentré d’une tournée à travers l’ouest d’Akbou, notamment les villages d’Ouzelaguène où il a mené une campagne auprès des populations locales, pour continuer à s’engager courageusement dans la révolution avant de rejoindre le village Ait Hyani. «Alors qu’il traversait l’oued local, il a été surpris dans un guet-apens tendu par le 2ème R.I.MA. (Régiment d’Infanterie marine aéroporté)», dira l’orateur en tenant à préciser que «Mira a d’abord été blessé par une grenade éjectée d’un lance patate, puis touché par une balle au visage ». «Quatre jours après, au terme de réjouissances coloniales hors normes, son corps a été exposé devant les habitants du village de Taghalat d’où il est originaire, pour frapper les esprits et avertir du sort qui attend tous les résistants », dira encore Tarik Mira, au sujet de la mort de son père tombé au champ d’honneur. Tous les intervenants et les témoignages ont souligné le courage de l’homme, sa témérité, son sens de l’organisation et ses qualités de meneur d’hommes. « Il ne savait pas reculer devant le danger, toujours prêt à aller de l’avant », a souligné un moudjahid, se remémorant un épisode près de la frontière tunisienne où, face à la difficulté pour les moudjahidine à franchir la ligne Morice, « Abderrahmane Mira a forcé quand même le passage et est rentré au pays », a-t-il évoqué, en s’attardant sur l’envoi en tant qu’émissaire pour mettre de l’ordre dans la wilaya VI historique et la tâche difficile à laquelle il a fait face. Le colonel Abderrahmane Mira est né en 1922 à Beni Melikeche à Tazmalt. En 1947, il rejoignit le mouvement national et en 1954, il adhéra à l’action clandestine où il fit la rencontre des grands noms de la révolution dont Krim Belkacem, Chikhi Amar et Ali Mellah (colonel Si Cherif). Abderrahmane Mira est tombé en martyr, l’arme à la main le 6 novembre 1959 alors que l’opération macabre “Jumelle” vivait ses derniers jours, exécutée par un régiment d’infanterie marine aéroportée à l’intersection des villages Ait Moqadem et Ait Hiani, près du centre de commandement de l’armée française.

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