Pour qu’une motion de censure puisse être adoptée, « il faudrait […] qu’elle rassemble une coalition des “contre”, des “anti”, pour obtenir une majorité très hétéroclite sans ligne politique commune », a confié le ministre du Travail, Olivier Dussopt, au Journal du dimanche. «Je pense qu’il n’y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement», a acquiescé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, interrogé par le quotidien Le Parisien. «Mais ce sera un moment de vérité.» Des manifestants ont érigé une barricade bloquant l’accès au site de stockage de carburant de Port-la-Nouvelle, dans le sud de la France, pour protester contre la réforme des retraites, le 19 mars. Deux motions de censure seront examinées lundi à l’Assemblée nationale, consécutives au recours jeudi par le gouvernement à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption sans vote si aucune motion de censure n’aboutit. Emmanuel Macron, véritable initiateur du «49.3», qui était resté silencieux sur le sujet depuis jeudi, a, dans un message aux présidents du Sénat et de l’Assemblée transmis à l’AFP, exprimé «son souhait que le texte sur les retraites puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous». Après deux mois de concertations, et une intense mobilisation syndicale et populaire contre le projet, incarné par le report de l’âge de départ à 64 ans, contre 62 aujourd’hui, le passage en force de l’exécutif a été vilipendé par l’opposition.
