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Réforme des retraites en France. Les syndicats dans la rue, le dialogue dans l’impasse

Les opposants à la réforme des retraites manifestent à nouveau partout en France mardi, pour une dixième journée d’action à haut risque avec « nettement plus » de jeunes remontés contre un gouvernement inflexible, et un dispositif de sécurité « inédit ». « Macron explosion »: devant le lycée Montaigne, à Paris, la colère monte contre le chef de l’Etat. Elève de terminale, Oriane, 17 ans, bloque avec d’autres cet établissement des beaux quartiers « pour faire pression sur le gouvernement et montrer que la jeunesse prend part au combat ». Ici comme ailleurs, l’usage du 49.3 pour faire adopter le projet de loi a fait office de détonateur. « Ca n’a fait que remettre de l’huile sur le feu », dit Alex, 16 ans, en première au prestigieux lycée Thiers de Marseille. De nombreux autres blocages de lycées et d’université étaient rapportés, d’Avignon au Havre, de Lille à Bordeaux. Même des collégiens s’y mettent, comme ceux de Berthelot à Montreuil (Seine-Saint-Denis), où Arsène, 11 ans, en classe de 6e, « préfère rester à manifester que de rentrer » chez lui, pendant qu’un de se camarades brandit une pancarte « Erreur 49.3, démocratie not found ». Dans la manifestation à Rennes aussi, Maëlys, 19 ans, en terminale, exprime son inquiétude: « On nous dit qu’on est en démocratie, mais nous lycéens, on commence à ne plus trop y croire ». Une jeunesse dont la mobilisation est scrutée comme le lait sur le feu. Les renseignements anticipent « une présence des jeunes nettement plus importante » dans les cortèges, selon une source policière qui pronostique « un doublement, voire un triplement » de leur nombre par rapport aux précédentes mobilisations. Au total, les autorités tablent sur de 650.000 à 900.000 manifestants dans près de 200 villes, dont 70.000 à 100.000 à Paris, où le cortège reliera dans l’après-midi la place de la République à celle de la Nation. « La mobilisation est toujours aussi importante », avec « beaucoup de jeunes » dans les cortèges, a confirmé depuis Clermont-Ferrand le leader de la CGT, Philippe Martinez, qui y voit « la preuve que le mouvement ne s’essouffle pas ». Pour « trouver une voie de sortie » à la crise sociale, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a appelé mardi sur France Inter à mettre en place une « médiation » sans attendre la décision du Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer d’ici trois semaines sur le projet de loi. Une proposition aussitôt écartée par Olivier Véran: « On n’a pas forcément besoin de médiation pour se parler », a déclaré le porte-parole du gouvernement, qui a mis l’accent sur les « violences illégitimes » en marge des manifestations. Redoutant des « risques très importants de troubles à l’ordre public », le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a prévu un « dispositif de sécurité inédit »: 13.000 policiers et gendarmes, dont 5.500 dans la capitale, où « plus de 1.000 éléments radicaux » sont attendus. Après les heurts lors des dernières manifestations, puis les affrontements autour de la bassine de Sainte-Soline durant le weekend, beaucoup s’inquiètent du « chaos » ambiant. Sur le terrain, l’opposition à la réforme reste vive. Des blocages routiers matinaux ont été signalés à Rennes, Caen et Lille, entre autres.

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