Des projets cherchant désespérément fonciers. Une forte demande sur le foncier et paradoxalement des terrains moins occupés. Au fait, pourquoi les véritables investisseurs éprouvent toutes les peines du monde pour accéder à un tel ou un tel terrain pour implanter un projet ? Ce qui est étonnant est qu’il y a de plus en plus de projets mais de “moins en moins” de terrains disponibles. Comment donc remédier à cette difficile inégalité ? Et Par quel moyen restituer ces terrains inexploités ? Force est de reconnaître, dans ce contexte, que les assiettes de terrain ont, de tout temps, été source de spéculation sauf que les temps ont changé. Toute assiette de foncier inexploitée doit être récupérée par l’Etat pour faire rentrer de l’argent au moyen des projets d’investissement. Il est admis que le foncier industriel, souvent source de convoitises de spéculateurs, est au coeur d’une politique d’assainissement réelle du gouvernement, visant sa protection et sa préservation. Il va sans dire, que durant les vingt dernières années, les atteintes au foncier qui ont été multiples ont “handicapé” l’investissement. Plusieurs promoteurs et investisseurs ont bénéficié de terrains pour monter des projets sans pour autant exploiter ces assiettes foncières ou verser le moindre centime au Trésor malgré les facilités octroyées par l’Etat dans le domaine du guichet unique, notamment en matière d’octroi du permis de construire. Ces investisseurs ou autoproclamés en tant que tels ont causé par les “retards “de lancement de leur investissement, la spéculation sur le foncier au point où des projets non lancés sont “réévalués ” plusieurs fois prétextant la non disponibilité de matières premières ou d’équipement nécessaires. Désormais, n’est pas investisseur qui veut. Le domaine foncier inexploité est à la loupe. Les chefs d’organisations patronales et experts sont unanimes à dire qu’”il est grand temps de stopper l’hémorragie et l’émiettement du foncier” ce bien de l’Etat, quand bien même resté otage de pratiques spéculatives parfois “subversives”. Le phénomène a, des décennies durant, malgré la volonté politique de l’époque, compromis la “relance” de l’investissement. Force est de noter, qu’avec la décision de redonner les prérogatives aux walis territoriaux afin de contrôler le foncier et les projets d’investissement, la récupération des assiettes foncières inexploitées est plus facile et plus souple. La décision de récupération des terrains industriels inexploités, engagée par les pouvoirs publics, est considérée comme une mesure « salutaire » et « indispensable » par des responsables d’organisations patronales et d’experts dans le domaine. Ces derniers estiment que cette mesure devra permettre l’assainissement de ce dossier et de mettre un terme au phénomène de spéculation qui a pris de l’ampleur au détriment de l’investissement. Des chefs d’organisations patronales et des économistes se sont accordés à souligner la portée et la nécessité de cette opération qui aura, selon eux, un impact positif sur l’économie nationale étant donné que de nombreux opérateurs ayant des projets porteurs sont bloqués à cause du manque de terrains. Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Mohamed Sami Agli, a assuré qu’il existe aujourd’hui une « forte » demande sur le foncier, alors que certaines zones ne sont occupées réellement qu’à moitié. Saluant l’instruction du président de la République de récupérer toutes les assiettes foncières attribuées, mais non exploitées à ce jour, le président de la CAPC a prôné un assainissement « graduel » en accordant un ultime délai à ceux qui souhaitent réaliser leurs projets, en tenant compte du fait de la situation difficile qu’a traversé le pays ces trois dernières années. Dans le même contexte, le président de la Confédération nationale des industriels algériens (CIPA), Ziani Abdelaouheb, a affirmé que « les véritables investisseurs n’avaient jamais eu accès aux terrains, contrairement aux personnes qui jouaient dans les eaux troubles ». « C’est pendant la crise du coronavirus que l’Etat s’était rendu compte que beaucoup d’assiettes concédées n’ont pas été malheureusement exploitées. Certains bénéficiaires avaient même loué des terrains à des opérateurs qui étaient dans l’étroit », a fait observer M. Ziani, ajoutant qu’il existe aussi des entrepreneurs qui n’ont pas réalisé leurs projets à cause, notamment des entraves bureaucratiques et bancaires. Le président de la CIPA a souligné également l’existence « d’indus occupants de vastes terrains sans disposer d’aucun document tels que les titres de propriété ou de concessions ». Pour M. Ziani, il est judicieux de créer une agence nationale qui aura à charge la gestion du foncier industriel récupéré. Celle-ci doit exiger, a-t-il mentionné, un cahier des charges pour les investisseurs et choisir des projets dans des filières non saturées. Le président de la fédération Santé, affiliée à la Confédération du patronat algérien (CAP), Mahmoud Taffarte, estime que cette opération d’assainissement constituait un « point de départ », en attendant la publication du nouveau décret sur le Comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régularisation du foncier (Clapiref) qui devrait mieux organiser le secteur. « Nous n’avons pas d’autres alternatives que celles d’aller vers un investissement propre et saint », a déclaré le responsable de la CAP relevant que « les zones industrielles et d’activités dans les grandes villes sont saturées et mal gérées ». M. Taffarte a appelé aussi à la création de zones dotées de toutes les conditions pouvant aider à leur développement, notamment en matière de disponibilité de réseaux de la fibre optique, d’énergie, ainsi qu’en matière de fourniture de services (agences bancaires, guichets administratifs et hôtellerie).
