Le récent mouvement opéré au sein du corps des walis territoriaux, sur décision du Président de la République, Abdelmajid Tebboune, n’intervient pas suivant un hasard de calendrier. Le timing de ce mouvement est net et précis: aborder la nouvelle rentrée sociale et économique dans des conditions meilleures. Pour cela et tel que le souligne le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, «la priorité sera l’approche économique» dans l’action des walis. Tout compte fait, les walis, y compris ceux nouvellement nommés par le Président, ont été instruits de favoriser la «nouvelle dynamique économique» à l’échelle locale. Il s’ensuit alors que les actions de développement des collectivités locales et d’amélioration du service public des citoyens doivent également se concentrer sur une «approche dynamique». Ce qui est attendu exactement des walis? Ce sont en effet pas moins de 12 nouveaux walis qui sont nommés par le Président dans ce qui s’apparente aux observateurs comme étant un «large mouvement» même s’il est considéré comme «un mouvement partiel». L’invité de la rédaction est revenu, ce dimanche, pour une nouvelle raison. L’émission phare de la chaîne 3 de la Radio Algérienne a reçu Youcef Romane, Directeur général des collectivités locales au ministère de l’Intérieur. Il affirme que les activités des walis font l’objet d’évaluations qui définissent leurs efforts dans la concrétisation des objectifs de développement local ainsi que dans le domaine de prise en charge des préoccupations courantes des citoyens. Mieux, le représentant du ministère de l’Intérieur affirme que le récent mouvement opéré par le Président de la République au sein du corps des walis «vise à insuffler une nouvelle dynamique économique au niveau local». Il explique: «Il faut savoir que les activités des wilayas, en particulier les actions des walis, font l’objet d’une évaluation continue, et c’est sur la base de ces évaluations que les mouvements s’opèrent périodiquement», indique M. Romane, précisant à ce propos que «ce qui est attendu des walis, c’est la création de dynamiques économiques au niveau local». Rappelant l’intérêt marqué du Président de la République pour le développement local et le désenclavement des zones d’ombre, le représentant du ministère de l’Intérieur souligne que l’État intervient avec d’importantes dotations pour créer des conditions de relance économique. Cependant, insiste-t-il, le développement doit se faire par les autorités locales, en mettant en synergie tous les acteurs (opérateurs, investisseurs, universités…) dans une démarche participative. La création d’une nouvelle dynamique économique locale suppose pour certains spécialistes, une indépendance budgétaire des collectivités locales particulièrement les communes vis-à-vis des budgets de l’Etat, à travers entre autres une amélioration des recouvrements de leur fiscalité communale, le renforcement de leurs investissements pour la création d’emplois et la prise en charge de certaines préoccupations des citoyens, entrant dans la «dynamique économique» comme celles liées à l‘acquisition du foncier, le Guichet unique et les crédits alloués à l’investissement. Parlant des budgets de l’État dédiés aux collectivités locales, l’invité de la chaîne 3 révèle qu’une enveloppe globale de 530 milliards de DA a été allouée cette année aux communes pour couvrir les dépenses de fonctionnement, sans compter la dotation globale d’équipements et d’investissements d’un montant de 110 milliards de DA dont ont bénéficié toutes les wilayas du pays. Revenant sur les retards enregistrés dans la réalisation des projets, l’intervenant assure que dans le cas du plan de développement des wilayas, les projets se concrétisent à un rythme soutenu après la levée des contraintes rencontrées sur le terrain. «Pour le programme de Khenchela, nous avons achevé 16 projets et 40 autres sont en cours de réalisation», indique-t-il, en assurant que l’ensemble du programme dans cette wilaya sera «achevé d’ici mai 2024». Interrogé au sujet du projet du code communal, M. Romane fait savoir que le texte est fin prêt et qu’il sera présenté prochainement lors d’une réunion du gouvernement, avant d’être soumis pour adoption par le Conseil des ministres et les deux Chambres du parlement. «Ce nouveau code apporte de nombreuses nouveautés qui permettront de créer une nouvelle dynamique dans la gestion des communes», déclare-t-il.
