Réalisations d’infrastructures. Mostaganem ou les chantiers sans fin

Il ne se passe pas un jour sans qu’on lise dans les journaux ou qu’on entende à la radio des informations faisant état de réalisations d’infrastructures dans les domaines économique, social, sanitaire, éducatif, sportif, culturel, à travers de nombreuses wilayas du pays. Mostaganem ne semble pas faire partie des priorités en haut lieu, et rien n’indique qu’elle est traitée sous l’angle des mêmes paramètres qui imposent les choix en quantité et en qualité. Notre wilaya est coincée ainsi entre deux obstacles: manque d’empressement des centres de décisions nationaux et bureaucratie mortifère de l’administration. Que de projets structurants gelés ou tout simplement annulés à cause des tergiversations de responsables amorphes qui sont passés à Mostaganem, qui ont laissé le souvenir de gens incapables de sortir du confort douillet de leurs bureaux, prendre des initiatives et forcer les choses en arrachant l’attribution de projets essentiels au développement de la wilaya, ou seulement d’en relancer certains, freinés par le manque de suivi et d’insistance auprès des décideurs en vue de l’obtention de leurs inscriptions et de leurs dotations budgétaires. Les exemples qui illustrent ce marasme sont nombreux, et renseignent sur l’absence totale d’intérêt et de volonté de sortir cette wilaya de sa torpeur invraisemblable. Il nous est incompréhensible que des responsables chargés justement du développement tout azimut de leurs circonscriptions, aient été insensibles aux besoins présents et surtout futurs des habitants de cette wilaya. Comment peut-on manquer de saisir l’importance fondamentale d’un 3ème bassin au port commercial de Mostaganem et ses considérables répercussions économiques positives sur toute une région et son arrière-pays ? Est-il possible d’abandonner les travaux d’achèvement de l’aérodrome bien lancés pourtant, dans un premier but de favoriser le fret de marchandises agricoles, dont la production est la vocation et l’apanage de cette terre? Doit-on renoncer au déplacement de la gare ferroviaire dont la structure est une vieille bâtisse construite au 19ème siècle, ou à la rigueur à sa rénovation pour la mettre en adéquation avec l’environnement urbanistique qui prévaut actuellement à cet endroit, qui ne cadre plus et depuis bien longtemps avec la physionomie actuelle du centre-ville, coupant en plus une artère centrale de la ville et provoquant un goulot d’étranglement asphyxiant lorsque les trains reprendront du service ? Ce sont des dossiers qui sommeillent dans des tiroirs depuis des décennies. CHU, Service anti- cancer, service maladies cardio-vasculaires, tramway, complexe sportif 40 000 places puis déclassé en 20 000 places puis supprimé des tablettes pour cause de valses hésitations interminables d’anciens responsables qui ont lassé les décideurs centraux, programmes de logements accordés et non lancés depuis plusieurs années faute d’assiettes foncières, dit-on; et là nous ne parlons que de ce qui concerne le chef-lieu, si l’on devait évoquer les 32 communes le constat se convertirait en lamentations. Mostaganem est en train de se bâtir une réputation de wilaya des chantiers éternellement inachevés, sans fin prévisible. On ne sait jamais quand on va commencer avec précision un chantier, et encore moins quand on va le terminer. Si sous les cieux d’autres sociétés le facteur temps est en tête des priorités, il n’a malheureusement aucune importance chez nous. Et on ne peut invoquer la crise sanitaire parce que là nous sommes en train de parler de retards qui durent des années, et parfois des décennies. Dans la vaste contrée du Dahra, il y a une pendule qui tarde à sonner le réveil.