Effigie brûlée, appel au « régicide », Emma-nuel Macron cristallise de nouveau la hai-ne après son passage en force sur les retraites, une escalade qui n’est pas sans rappeler celle des Gilets jaunes même si elle reste pour l’heure contenue. Des manifestants descendent chaque soir dans les rues depuis que le président de la République et la Première ministre ont décidé jeudi de recourir au 49.3 pour faire adopter ce texte, engageant la responsabilité du gouvernement sur cette réforme phare du second quinquennat Macron. Et, même si Élisabeth Borne n’est pas épargnée, la personne du chef de l’État est particulièrement prise pour cible. « Macron on peut recommencer ! Louis XVI, Louis XVI on l’a décapité ! », ont scandé des jeunes à Paris et à Toulouse. Une tête à son effigie a aussi été brandie au bout d’un manche en bois dans un rassemblement à Châteauroux, début mars. « Depuis les Gilets jaunes, il a cristallisé énormément de rancœur et de haine sur sa personne », relève Anne Muxel, directrice de recherche à Sciences-Po. En décembre 2018, le chef de l’État avait été hué et insulté au Puy-en-Velay en sortant d’une préfecture incendiée par des manifestants. « Crève! », avait lancé une femme sur le passage du cortège.
