En Algérie, l’intérêt porté au littoral est récent, la loi relative à la protection et à la valorisation du littoral date du 05 février 2002. En effet, des plans d’aménagement côtiers ont été lancés à travers les 15 wilayas littorales que compte le pays et des commissariats nationaux du littoral ont été installés. Une politique très ambitieuse a été mise en œuvre pour permettre de protéger le littoral. Cependant, cette loi semble ne pas avoir atterri à Mostaganem. Cet instrument urbanistique n’a pas modifié la gestion des espaces proches aux rivages et on continue à construire à moins de 50 mètres dans la commune de Mostaganem. C’est scandalisant que de constater que dans certaines communes côtières de la wilaya, les dispositions de cette loi n’ont pas empêché l’urbanisation de s’étendre dans les zones proches du rivage. Ces espaces connaissent également une dégradation importante due à l’extraction non autorisée du sable et à la fréquentation anarchique des plages. Le cas de l’urbanisation anarchique est un cas indignant car les cités à proximité de la plage ont été érigées après la promulgation de la loi 02-02 du 05 février 2002. Sur la corniche de Sidi El Mejdoub, on construit à moins de 50 mètres du rivage. Devant une situation pareille, on se demande si Mostaganem est une wilaya de la République. On construit et avec des permis de construire. Pour le cas de la façade de Sid El Mejdoub, certaines bâtisses sont des maisons secondaires appartenant, probablement, à une caste de l’ancien pouvoir. Autrement, comment peut-on obtenir si facilement une autorisation de construire à quelques mètres de la mer. A Mostaganem, on n’a pas encore pris conscience des thèmes de l’environnement, de l’aménagement du territoire et du développement durable. A Mostaganem, la gestion des risques majeurs et la prévention des catastrophes semblent n’intéresser personne. Ailleurs qu’en Algérie, il existe aussi un régime particulier de propriété côtière publique et aucune construction n’est autorisée sur une bande de 300 mètres, à moins qu’un plan d’aménagement ne soit soumis aux autorités et approuvé. Le comble est qu’aujourd’hui, on délivre des permis de construire dans un guichet unique. Ceci veut dire, à travers une commission instituée par la loi et on passe outre la loi…et c’est désolant. Une étude de protection du rivage du front de mer, entre la plage de Kharrouba et le port de Mostaganem, réalisée par Géocsiences Marines Algérie, évalue parfaitement la vulnérabilité des zones côtières à l’élévation du niveau de la mer à partir des paramètres physiques, hydrologiques et océanographiques.
