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Procès Khalifa Bank. Le Collectif de défense exige la présence du liquidateur Moncef Badsi

Le Collectif d’avocats de la défense du principal accusé et des 11 mis en cause, venus en force à ce procès, a exigé la présence du liquidateur de la Bank Khalifa à ce procès qui, pour rappel, n’a pas livré tous ses dessous. Il s’agit du suivi et de la traçabilité des milliards laissés au niveau de la Banque, avant sa liquidation, par Moncef Badsi. Or, la Cour suprême ne lui reconnaît pas son statut de partie civile dans cette affaire. Beaucoup de mis en cause et de victimes, présentes au niveau de la Cour de Blida pour ce troisième procès, contestent leurs non remboursements par le liquidateur des sommes perdues. Le procès de l’affaire Khalifa Bank qui a défrayé la chronique judiciaire, est remis au goût du jour pour la troisième fois consécutive au niveau de la Cour de Blida, après l’introduction des pourvois en cassation par les 11 mis en cause et du principal accusé Rafik Moumene Khalifa, du dernier verdict prononcé par l’ex-juge Antar Menaouar à leur encontre, lors du second procès en 2015. Après 05 longues années d’attente de l’ouverture de leurs dossiers, la Cour suprême rouvre le dossier où persistaient plusieurs zones d’ombre sur la liquidation d’une Banque par l’énigmatique trio Djellab, Touati et Badsi. L’administrateur Said Djellab, devenu ensuite ministre des Finances, selon les aveux du principal accusé, pour services rendus et le liquidateur Moncef Badsi, ont convenu d’un commun accord de l’éviction de son poste de PDG, Moumene Khalifa qui persiste et signe, lors de son audition à l’ouverture du procès, qu’il n’existait pas de trou financier, selon la version de Saïd Djellab, et que 90 milliards laissés au niveau de la Banque et dont on ne connaît pas la traçabilité de ses milliards qui était suffisante pour financer la banque, selon la version du principal accusé qui, pour rappel, s’est vu notifier une lourde sentence de 18 ans de prison ferme après le premier verdict en contumace en 2007 et qui était la réclusion criminelle. Les témoins auditionnés, hier, nient leur implication dans cette affaire de Khalifa Bank. Le témoin Abou Djerra Soltani, ex-ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale en 2002, s’est lavé, hier, lors de son audition de tout soupçon pour la simple raison qu’il était resté peu de temps à la tête du ministère, ce qui veut dire qu’il n’était nullement impliqué dans les transferts de fonds des caisses. L’expert Foufa a lui aussi rappelé les péripéties de son audit, au niveau de la Banque Khalifa. Les autres accusés qui se sont présentés à la barre, dont l’ancien directeur adjoint, chargé de la sécurité, Abdelhafidh Chachoue et l’ancien directeur de l’agence de Blida, interrogés sur le retrait des fonds sans titres réguliers, sont revenus sur leurs déclarations faites auparavant lors du procès de 2007 et celui de 2015 où ils se disaient être manipulés par peur de représailles de l’ex-système. Les mis en cause et qui ont introduit des pourvois en cassation, affirment à la présidente du tribunal qu’ils avaient «subi des pressions» lors du premier et second procès et qu’ils avaient rejeté en bloc les chefs d’accusation qui pesaient sur eux surtout celui d’association de malfaiteurs, selon lesquelles ils avaient reçu des ordres du principal accusé qu’est l’ex-PDG de la Banque. Le second accusé auditionné qui lui aussi a introduit un pourvoi en cassation, a nié les accusations de remise de fonds sans titres réguliers sur la base d’ordres verbaux de la part de l’ancien PDG du groupe. L’ex-directeur de l’agence de Staoueli a fait savoir au tribunal que les «10 milliards déposés auprès de la Khalifa Bank se sont déroulés selon une procédure tout à fait régulière», et qu’elle s’était surtout effectuée «sans contrepartie, sans gage ni accord de quelque sorte que ce soit». « La situation était différente en 2002, il y avait l’entreprise pharmaceutique Saidal dont son ex-PDG était aussi cet investisseur qui était considéré comme étant important, nous avons donc décidé de déposer l’argent dans sa banque». Son audition a été suivie de celle de l’ancien responsable du Conseil d’administration de la Caisse nationale des retraites (CNR). Mezian Abdelaali s’est vu notifier une année de prison avec sursis. Les 04 autres DG des caisses ont écopé d’une peine de prison de 04 ans de prison ferme qu’ils ont purgé à la prison de Berouaguia à Médéa et un mandat d’arrêt sur place notifié par l’ex-juge Me Fatiha Brahimi, lors du procès de 2007. Le tribunal lui rappelle que la CNR avait déposé 400 milliards de centimes à la Khalifa Bank et ensuite les 08 milliards de l’UGTA. Pour lui, «cette décision a été prise par le PDG et ce dernier a agi en solo, sans consultation du Conseil d’administration». Appelé à son tour à la barre, Meziane Abdelali, ex-président du Conseil d’administration de la CNR en 2001, a expliqué que c’est le taux d’intérêt attractif qui a poussé le Conseil d’administration à se pencher sur la possibilité de dépôt de 1.200 milliards de centimes de la CNR dans les caisses de Khalifa Bank. Par la suite, le DG de la caisse a pris la décision d’effectuer le dépôt sans revenir vers le Conseil d’administration. D’ailleurs, précise-t-il, 800 milliards sur les 1.200 milliards de centimes ont pu ultérieurement être récupérés. La magistrate lui demande pourquoi n’avoir pas informé la tutelle, c’est-à-dire le ministère du Travail, de cette opération. L’accusé répond que le DG de la caisse est le seul habilité à écrire au ministre pour l’alerter sur ce transfert de fonds. Confronté aux questions de la magistrate autour de la contrepartie de ce gros dépôt, Meziane Abdelali dément avoir reçu des billets d’avion de la part du groupe Khalifa, ni avoir intercédé en faveur de son fils pour qu’il bénéficie d’une formation d’aviateur en Grande-Bretagne, puis en Jordanie, affirmant qu’il a été sélectionné pour ses compétences et son niveau d’instruction. Concerné par un autre volet de l’affaire en tant qu’ancien secrétaire national de l’UGTA, chargé de l’administration et des finances, Meziane Abdelali a affirmé à ce propos qu’il avait placé 8,5 milliards de dinars de la Centrale syndicale à Khalifa Bank avec l’accord de l’ex-secrétaire général Abdelmadjid Sidi-Saïd. Celui-ci, pour rappel, avait reconnu en 2015 devant la juge Fatiha Brahimi  » qu’il s’assumait ». Pour l’heure, tous les accusés réclament l’audition de l’ex-SG de la Centrale syndicale pour y être jugé en tant que premier responsable de ces transferts et dépôts de fonds des caisses sans l’aval du Conseil d’administration. A son tour, Adda Foudad, ex-directeur de l’École de la police d’Aïn Benian qui a introduit un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême et ancien membre du Conseil d’administration de la Mutuelle de la Sûreté nationale, a indiqué lors de son audition qu’il n’avait pas conclu de deal avec l’ex-PDG de la Banque Moumen Khalifa, autour du dépôt du montant de 609.000 euros à l’agence de Paris pour le récupérer par la suite au niveau de l’agence des Abattoirs d’Alger, gérée par Hocine Soualmi.

À propos NADIRA FOUDAD

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