L’ancien vice-président fait la tournée des Etats industriels qui ont donné leurs voix au candidat républicain lors de l’élection de 2016. Le contraste est saisissant, entre les images de la convention démocrate et les discours de terrain de Joe Biden. Sur les télévisions, on retrouvait, mi-août, les combats qui sont devenus les marqueurs du Parti démocrate, l’égalité hommes-femmes, la défense des Afro-Américains et l’ensemble des combats sociétaux qui animent les villes et les côtes maritimes des Etats-Unis. Et sur le terrain, dans le MidWest, un retour aux thèmes économiques plus classiques, avec des recettes ouvriéristes, ou «sociales-démocrates» pour reprendre un concept européen. Joe Biden fait la tournée des Etats industriels qui se donnèrent à Donald Trump en 2016 (Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin) ou manquèrent de le faire (Minnesota) pour reconquérir l’électorat ouvrier blanc. «Beaucoup ont considéré qu’ils nous étaient acquis d’avance, a déploré M.Biden, interviewé le 10 septembre sur CNN dans la banlieue de Detroit (Michigan) devant deux énormes 4 × 4 Ford. Son but : réduire la fracture entre classes populaires noires – démocrates dans leur écrasante majorité – et non diplômées blanches – majoritairement républicaines. «J’ai gagné la plupart de mes élections avec, au cœur de mon électorat, un mix de la communauté afro-américaine et des travailleurs en col bleu», a expliqué M. Biden. Pour y parvenir, le candidat démocrate veut d’abord montrer aux ouvriers américains qu’il est l’un des leurs, à la différence de Donald Trump, accusé de juger ses interlocuteurs à leur carnet de chèques. «Comme beaucoup d’entre vous, j’ai passé une grande partie de ma vie avec des types comme Donald Trump qui me regardaient de haut. Regarder de haut des gens qui vivent de leurs mains, qui s’occupent de leurs enfants, qui nettoient les rues.»
