Chez nous, on préfère aller vite au lieu de prendre du temps pour débattre pour qu’une loi puisse durer dans le temps. C’est d’ailleurs le cas pour la loi électorale, où l’opposition comme le Hirak ou encore l’élite ont été marginalisés du débat. Il aurait été préférable de créer une plateforme pour recevoir les propositions et les avis et pourquoi pas organiser des forums via les réseaux sociaux pour enrichir le débat. A quoi ça sert de « penser » à une loi qui sera débattue par des députés « illégitimes » comme l’a insinué directement Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections. Charfi a déclaré que les dispositions contenues dans l’avant-projet « amorcent une nouvelle ère pour la moralisation de l’action politique, en mettant fin au système de quotas et à la tête de liste, « ayant consacré l’intervention de l’argent sale » lors des élections précédentes. Déclarations rapportées par l’APS. C’est le même parlement qui a béni toutes les lois précédentes qui va bénir cette loi. Déjà, le FLN et TAJ font l’éloge de ce projet. Ces deux partis comme tant d’autres ont béni le cinquième mandat de Bouteflika et ont même collecté des signatures pour la candidature de Bouteflika. Normalement, après chaque « révolution » dans n’importe quel pays du Monde, la première chose à faire après la révision de la Constitution, c’est de réformer la justice et revoir la loi sur les partis politiques. Une loi sur les partis politiques permet aux anciens et nouveaux partis de se conformer aux dispositions de la nouvelle constitution. Si des élections sont organisées avec les anciens partis, qui ont soutenu le régime et le système, elles auraient de l’avantage par rapport aux nouveaux partis. Les « anciens » reviendront. C’est logique. Ce qui conduirait l’opposition, le HIrak et des intellectuels à ne pas aller voter. Le citoyen n’irait jamais voter sur des «anciens» pour espérer du «nouveau» surtout en ce temps de crise économique. On s’empresse à faire «voter» cette loi qui arrangera les affaires des anciens partis qui se sont relookés. Charfi a écarté la possibilité d’organiser les élections législatives et locales le même jour, précisant qu’une telle démarche ne peut faire «ejurisprudence», en raison du manque de moyens notamment humains, d’autant que l’encadrement des élections «nécessite, au minimum, 9.000 magistrats, ce qui est actuellement impossible». C’est dire que l’on s’empresse à organiser des législatives et des locales. A ne rien comprendre!