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Pour que les gens le sachent. Saida n’a rien oublié de son passé

Saida dont le nom signifie  » L’Heureuse  » baptisée par référence à son eau minérale, n’est plus ce qu’elle était. Cet élément vital se conjugue au passé. Morose est le visage de Saida par ces temps où la méfiance règne en maître, arides – monotones auxquels s’y associe la main avilissante de l’homme qui dénude la ville de son charme envoûtant d’autrefois.

Aujourd’hui héla, elle est devenue une grande agglomération hybride et triste comme un lendemain de fêtes. D’aucuns vous disent que les Ville des Eaux – devenue Ville des Mots et des Maux-respirait jadis à pleins poumons les fraicheurs matinales des rues et les esplanades arrosées d’où emanaient une sensation de bien-être et les senteurs suaves. C’était Saida la vierge non profanée encore par le béton se prolifant, aujourd’hui, tous azimuts et le ciment qui se vend au bas des immeubles, un commerce lucratif pour les uns et nuisible pour la santé des autres. De mémoire, un sexagénaire convoque le passé, tambour battant mais non sans regret de ce temps simple et permanent. Cet enraciné dans le fief dira que Saida d’alors fut un Havre de Paix – c’est en son sein que s’estompent les angoisses quotidiennes car la ville était si belle pour se laisser envahir par la détresse et surtout les mouches bleues qui sont devenues les maîtres des lieux. Souvenez-vous des quartiers de village Boudia – Amrous – Grabba El-oued ou la Gare – berceaux de l’Histoire, qui furent des lieux de prédilection pour les promeneurs et des noctambules d’été. Aujourd’hui, autres temps – autres moeurs – point de bienséance – le respect se fait rare – inutile d’y remédier à ce que le temps ait forgé des années durant. Et si le destin vous guide à contre-coeur au Marché du Centre-ville, vous ne récolterez que désolation d’un paysage d’un sol jonché d’ordures. Ailleurs, loin du tumulte urbain, se dresse le « Vieux Saida », forêt récréative, témoin de l’histoire antique et contemporaine. On raconte que ce site panoramique traversé par l’Oued Saida est témoin de campement de l’Emir AEK. Chaque falaise de ces montagnes boisées – chacune de ces grottes dissimule des vestiges préhistoriques – l’empreinte d’une civilisation ancrée dans les temps lointains de « Tidermatine » appelation à resonnance phonique berbère. Jadis les enseignants-coopérants y se ressourcaient et cueillaient des fleurs….A présent hélas ! la forêt a rompu avec les grandes virées des visiteurs en quête d’ataraxie. L’insécurité s’est infiltrée jusque dans les entrailles de ces arbres géants. Qui sait peut-être qu’un jour la quiétude renouera avec son fief d’antan. Ce jour-là regrettable sera-t-il pour les vieux que nous sommes et qui n’auront pas le tonus des 20 ans. Saida est délaissée – abandonnée. Elle reclame Justice. Naguère, les gens savouraient les promenades en famille – tout avait un charme sur leur chemin – les magasins achalandés offraient une vue merveilleuse. Les citadins pouvaient alors se balader sans se soucier du transport – d’ailleurs, il n’en existait pas…A pied, tous se saluaient et s’échangeaient des mots conviviaux de bon coeur. Aujourd’hui, dans la foule de l’avenue, les Saidis de souche passent incognito – le désir de se dégourdir les jambes n’y est plus. D’où tiennent-ils cette atitude – sinon des mutations qui ont métamorphosé la ville en une mosaique de peuplades peu enracinées? On y voit cependant des novices à l’humeur agressive – la tête dans les nuages par effet de psychotropes – l’hallucination prenant possession d’eux. Des jeunes accoutrés – désinvoltes – point de souci de la bienséance, fusent chaque jour des points cardinaux. Ils viennent dans des bus n’ayant de nom que l’appelation – des bus rouillés – surannés et qui roulent toujours, en dépit de leur âge avancé et si vous y accédéz – une cacophonie abasourdissante vous transperce les tympans. Le respect et la courtoisie sont tombés en désuétude. Ce petit constat témoigne du calvaire que vivent les Saidis au quotidien – enfin le peu qui reste, faut-il le dire. En somme, c’est ainsi que se présente Saida et l’état de ses lieux. En aucun cas, il n’a été question d’amplifier la réalité – ni de travestir la vérité d’une ville qui ne cesse de subir encore les contrecoups d’une urbanisation somme toute anarchique et d’une gestion égoiste faisant de l’interêt personnel, une raison d’être pour soi. Avec en plus un déficit communicatif et une rétorsion de l’information. Ces responsables dont certains d’entre eux viennent faire du tourisme ou préfèrent jouer à la roulette russe le destin d’une wilaya, doivent savoir qu’à Saida, tout se sait et rien ne se cache. Quant aux élus – toutes chachias politiques confondues – disons qu’ils sont tout simplement tétanisés par les dures réalités du terrain.

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