Que peut espérer le citoyen lambda oranais au faible revenu à la vue des prix des produits de nécessité qui ne reculent pas d’un bond depuis au moins trois mois ? Rien ou presque et il semble clair que les carottes sont cette fois bel et bien cuites pour le consommateur dont le calvaire va certainement durer jusqu’au mois de ramadhan pour souhaiter une utopique accalmie. La crise de la mercuriale oblige les ménages à réduire sensiblement leurs dépenses en approvisionnements alimentaires qui se faisaient jadis par plusieurs kilos de pomme de terre, de tomate, d’oignon, à cause des flambées et des folies des prix du mois d’octobre qualifié de mois d’inclémence et d’austérité alimentaire. A chaque tombée du crépuscule au niveau des marchés de la capitale de l’ouest, les foules courent au grand galop et s’agglutinent autour des étals des fruits et légumes épiant furtivement la moindre descente des prix pour effectuer leurs achats. Finis donc le temps des grandes bousculades aux premières heures de la matinée pour remplir son couffin du jour. Il est évident que les commerçants qui ont bien digéré cette boutade des ménages, se sont alignés à maintenir les prix élevés durant toute la journée jusqu’à la fermeture des marchés, question de rattraper leurs méventes quitte à conserver leurs produits jusqu’au lendemain. Les pouvoirs publics et les brigades de commerce promettent, régulièrement, de frapper fort dans la mercuriale des marchés de la consommation, mais hélas, les prix sont inchangés et provoquent le courroux des ménages, les sans revenus et les sans travail. Que dire alors des pauvres qui se rabattent sur les poubelles des marchés? Il semble que la sonnette d’alarme n’a plus besoin d’être tirée par les ménages tellement la précarité alimentaire les a touchés jusqu’aux os. Jadis, aliments du pauvre, la pomme de terre et la sardine dont les prix sont de 100 da et 700 da le kilo, ont désormais l’allure de «produits exotiques» ou produits de riches.