Par B. Nadir
Bouteflika peut-être jugé ou pas jugé? Une question qui hante les esprits des citoyens. Certains juristes ont clairement affirmé que vu son statut, sa stature ou son âge, il est préférable pour l’image» de l’Etat de ne pas le traduire devant le tribunal. Par contre, d’autres insistent sur la «symbolique» de la justice que tout citoyen peut être jugé quel que soit son rang. Et voilà que Ksentini remet la question sur la table. L’avocat Ksentini ne voit pas l’utilité que la justice en Algérie convoque Bouteflika, afin de le juger pour ses 20 ans de règne même si les piliers du pouvoir sont poursuivis. Farouk Ksentini avance l’alibi de l’âge avancé et sa maladie en estimant que l’ancien chef de l’État, forcé à démissionner par la pression du mouvement contestataire «Hirak», n’est nullement apte à comparaître devant un tribunal. Dans un entretien au «Soir d’Algérie», Ksentini dévoile que Bouteflika «n’est ni mort, ni vivant» mais malade. «Bouteflika ne peut même pas parler. Bouteflika est réduit à un stade végétatif». «Lorsque Moubarak a été jugé, rappelle Farouk Ksentini, il était dans un meilleur état physique». Et d’ajouter par la suite: «Il avait de meilleures capacités». En revanche, «Abdelaziz Bouteflika ne peut ni réagir ni se défendre». C’est là que le spécialiste en droit réitère son interrogation sur le but recherché derrière le jugement de Bouteflika en se demandant: «À quoi bon donc le juger?». Cette sortie de Ksentini et surtout le timing de sa sortie ne sont pas un «hasard». Le hasard n’existe pas en politique surtout pour une déclaration. Mais quand Ksentini évoque Moubarek, il oublie de signaler que le président déchu de l’Egypte a été jugé sur civière. Et pourtant, les révélations des piliers du pouvoir, dont les anciens chefs du gouvernement et des anciens ministres, indiquent que Bouteflika aurait été «out» et «absents» des commandes en déléguant ses services à son frère Saïd. Rien que ça, il faudrait ouvrir une enquête judicaire. La justice peut déléguer des experts et des médecins pour pouvoir se prononcer sur l’état de santé. S’il n’est pas apte, la justice communique et on n’en parle plus!