Par A. Benani
L’actualité rapporte ces derniers jours des cas de disparition de fillettes dont l’âge n’a pas encore franchi le cap de l’adolescence. Ces faits se sont produits principalement dans l’ouest du pays et s’élève à ce jour au nombre effarant de six, en l’espace de quelques jours seulement! De quoi faire courir une atroce sensation de froid dans le dos. L’absence de nouvelles, qui se fait interminable, laisse effroyablement redouter le pire, car nous ne savons que trop ce que pourraient endurer ces petites créatures, tout de candeur et d’innocence, si elles se trouvaient entre des mains ignobles, appartenant à de lâches criminels sans scrupules, sans conscience, sans un brin d’humanité, sans pitié, sans âme ni foi ni loi, se mouvant dans un monde ténébreux propre à eux seuls, situé aux antipodes de ce qui est communément entendu comme théâtre où s’écoule paisiblement, intelligemment, humainement et en toute quiétude une vie supposément porteuse de concepts sains et généreux.
Que dire qui n’ait été gémi et souffert par l’âme profondément blessée, rageuse mais impuissante, des gens frappés de près ou de loin par l’affliction ?
Que dire qui n’ait été crié et pleuré par des parents terrassés par un martyre de damnés ?
Que dire qui ne soit terriblement et infiniment semoncé par le maître des cieux et de la terre ?
Quelle est cette monstruosité à face humaine qui n’est toujours pas occise par le glaive d’une justice transcendante attendue comme le salut de l’humanité, à défaut d’une justice humaine forcément et potentiellement faillible par nature ?
Existe-t-il une autre forme d’épouvante qui soulèverait autant la colère du plus profond des entrailles de la terre ?
Comment un être à l’apparence humaine peut-il être capable d’une semblable vilenie, se livrer à une malfaisance aussi horrible, renfermer en lui-même des prédispositions à une telle sauvagerie?
L’inqualifiable nous cerne désormais de toutes parts, l’innommable fractionne l’accès à notre langage et à notre quotidien, la bestialité n’est plus l’apanage des animaux sauvages, la cruauté est bel et bien l’attribut exclusif de l’homme sur cette terre, si tant est qu’il faille le réaffirmer une nième fois. L’odieux s’allie au maléfique pour convertir le monde qui nous entoure en un gigantesque antre du diable, un monde où les fugaces éclaircies irradiées par le bien ne sont malheureusement qu’éphémères. Le pire à craindre c’est que l’humanité ne puisse jamais avoir raison des maux qui la rongent, toujours plus affreux les uns que les autres. Et là mon plus fervent souhait, c’est d’être accusé d’alarmiste invétéré ou d’exagérateur patenté, rien ne me rendrait plus heureux qu’on me fasse mentir. On a vu passer ces jours-ci sur les réseaux sociaux l’exécution en public d’un violeur assassin d’une fillette de 5 ans, cela se passait dans un pays arabe, le Yémen pour ne pas le nommer, et la scène n’avait rien des pratiques d’un pays civilisé certes, mais cela n’a pas empêché la foule écœurée par ce crime ignoble, de lancer des expressions fracassantes de joie et de grande satisfaction par le fait que la justice ait été rendue, nonobstant les formes et la manière. A ces canailles infâmes, à ces raclures qui souillent la surface de la terre, à ces gredins impénitents nous leur disons : puisse votre corps pourrir de votre vivant, avant de brûler en enfer bande de crapules !