Plus de 24 millions d’électeurs appelés aux urnes ce dimanche. L’incontournable rendez-vous

Le scrutin “référendaire” arrive. A J-1 du rendez-vous électoral sur la nouvelle Constitution qualifiée de “tournant”, les Algériens s’apprêtent à en exprimer leur voix pour l’édification de l’”Algérie nouvelle”. Une constitution que le président Tebboune assimile comme une “réponse” positive aux préoccupations du mouvement populaire plus connu par le Hirak du 22 février 2019 et balisant la voie vers un Etat nationaliste novembriste. Plus de 24 millions de votants seront appelés aux urnes ce dimanche pour se prononcer, par référendum, sur le projet d’amendement de la Constitution. Un vote qui aura la particularité de se dérouler en période de déconfinement flexible (ndr de 11h jusqu’à 6 h du matin) suite à la propagation de la pandémie de Covid-19. C’est donc chose logique qu’il va se tenir sous haute surveillance sanitaire avec à l’appui un Protocole sanitaire “spécial”. Compte tenu de l’impératif de “crise” sanitaire, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a élaboré un protocole sanitaire spécial pour le référendum pour prévenir les risques de propagation de l’épidémie. Dans la pratique électorale, ce scrutin ne déroge pas beaucoup aux précédents mais ce qui change est un peu relatif aux mesures anti Covid adoptées pour la première fois dans l’histoire des élections en Algérie pour préserver la santé des électeurs. Le dernier scrutin présidentiel tenu le 12 décembre 2019 et qui a abouti à l”élection de Abdelmajid Tebboune a eu la particularité d’intervenir moins de deux mois seulement de l’apparition du “premier” cas de la pandémie en Algérie. C’est dire que tout a été réfléchi et minutieusement étudié à l’avance. Le Protocole sanitaire spécial a été validé par le Comité scientifique de suivi de l’évolution du Covid-19. Il fixe les étapes régissant l’organisation du référendum. Dernièrement, il a été constaté un relâchement sur le territoire national du respect par la population des mesures anticovid et des distanciations ce qui a fait que la barre soit remontée à près de 300 cas jeudi dernier. A titre d’exemple, l’accès à l’intérieur du bureau de vote n’est autorisé que pour deux ou trois personnes à la fois et un dispositif de désinfection sera mis en place. Les portes des bureaux de vote seront ouvertes à 8 heures et closes à 19 heures et le scrutin ne durera qu’un jour, conformément à l’article 32 de la loi organique relative au régime électoral. Toutefois, la date d’ouverture du scrutin peut être avancée de 72 heures dans les zones éloignées et de 120 heures pour la communauté nationale établie à l’étranger, pour faciliter le vote des électeurs « exclusivement » visés par ces dispositions, selon la même loi. Comme lors de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, l’organisation et la gestion du référendum sur le projet d’amendement de la Constitution relèvent des prérogatives de la seule l’ANIE qui a vu son statut et ses missions constitutionnalisés dans le projet de révision de la Constitution. Le président de l’Autorité, Mohamed Charfi, a assuré que toutes les conditions sont réunies pour assurer « la transparence et l’impartialité » du référendum. « Nous aurons la possibilité de suivre en direct le scrutin grâce au réseau de visioconférence mis en place à cette occasion, ce qui nous permettra une plus grande réactivité et une prise en charge immédiate d’éventuels problèmes qui peuvent se poser le jour du scrutin », a-t-il précisé. Le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha, a instruit la Gendarmerie nationale, en coordination avec les autres corps de sécurité, de prendre toutes les mesures pour la sécurisation des centres et bureaux de vote, à travers les différentes régions du pays. L’amendement de la Constitution constitue un des principaux engagements électoraux du président de la République, M. Abdelmadjd Tebboune. La campagne référendaire a débuté le 7 octobre et pris fin le 28 octobre. Durant 22 jours, chefs de partis politiques, représentants d’organisations de la société civile, syndicales et patronales et membres du gouvernement ont appelé lors de meetings et d’interventions dans les médias à un vote massif au référendum, mettant en avant la caractère crucial du scrutin pour le devenir du pays et pour jeter les bases d’une Algérie nouvelle. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a affirmé, pour sa part, que le projet d’amendement de la Constitution vient « parachever le processus d’édification de l’Etat national » et s’est dit « convaincu » que le peuple algérien « apportera son soutien à ce projet qui répond à ses aspirations ». Il a ajouté que le projet se veut surtout « une rupture avec la corruption et avec ceux qui ont voulu détruire la nation ». Le projet d’amendement de la Constitution, élaboré par un groupe d’experts en Droit constitutionnel, sur la base de 5.018 propositions d’amendement émanant de différentes franges de la société, de personnalités nationales et de forces politiques, a été adopté le 6 septembre en Conseil des ministres, avant de recevoir l’approbation des deux chambres du Parlement, successivement le 10 et le 12 du même mois.