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Plus de 145.000 affaires devant la justice en 2021. Ces spéculateurs sans foi ni loi

2021 année incontestablement marquée par des hausses généralisées et inédites des prix des produits alimentaires. Qu’en adviendra-t-il de 2022 ? Comment le ministère de commerce entend-il réagir face au phénomène de la spéculation et des flambées des prix ? L’Etat, rappelons-le, a décidé début janvier d’instaurer des mécanismes en vue de plafonner les marges bénéficiaires. Cette mesure est perçue comme la suite d’une série de mesures prises durant l’année écoulée pour lutter contre la corruption sur le marché de la consommation et la spéculation des prix. Pour autant, elle vise à protéger le pouvoir d’achat et à préserver les intérêts des commerçants. Pour le ministère du Commerce, la situation du marché semble maîtrisée. Plus que quelques semaines nous séparent du mois qui enregistre le plus d’achats et d’approvisionnement en denrées alimentaires nécessaires par les ménages.
Ce mois de ramadhan allume déjà une « étincelle » de questions chez les consommateurs habitués aux flambées. On s’en souvient certes, le marché de la consommation avait été frappé de plein fouet en 2021 par les hausses des prix et son corollaire l’effondrement du pouvoir d’achat. Les augmentations des prix des viandes blanches, des poissons et des produits agricoles tels la pomme de terre ou la tomate, avaient, en vérité, sonné le glas pour le portemonnaie maigre et sans pouvoir aucun du citoyen lambda alors que, comme si un malheur ne suffisait pas, ce début janvier 2022 a été fécond en hausses des prix illicites et en pénuries, entre autres, d’huile et du lait en sachet dans plusieurs wilayas du pays. Ceci sans parler du spectre d’augmentations des prix de certains produits subventionnés comme le pain qui plane à cause des boulangers qui réclament la protection de leur marge de bénéfice. Le ramadhan 2021 était resté gravé dans la mémoire des algériens du fait des hausses vertigineuses des prix des produits de consommation stratégiques qualifiés d’« aliments du pauvre » comme les viandes blanches et la pomme de terre. Comment sera fait le prochain mois sacré ? Cette sempiternelle question taraude, en effet, l’esprit des consommateurs qui redoutent déjà le scénario identique à celui de l’année dernière. A deux mois du ramadhan, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig a fait le bilan de son Département pour l’année écoulée. D’emblée il y a lieu de mentionner que des marges bénéficiaires de 100% voire 200 % ont été constatées sur le marché. L’Etat semble résolu et déterminé à éradiquer de telles pratiques. Plus de 145.000 affaires ont été traitées en 2021 par la justice dans le cadre de la lutte acharnée et la guerre annoncée par le ministère de commerce contre la spéculation. Le ministre a fait état, jeudi à Alger, de plus de 145.000 affaires présentées devant la Justice en 2021 dans le cadre de la lutte contre la corruption sur le marché algérien et contre la hausse des prix. Le ministre répondait à une question orale du membre de l’Assemblée populaire nationale (APN), Khelifa Benslimane (Front El Moustakbal), autour des mécanismes pris pour lutter contre la spéculation et la hausse des prix, lors d’une séance plénière consacrée et aux questions orales et présidée par le vice-président de l’APN, Fetas Ben Lakhal. M.Rezig a indiqué que les services de contrôle relevant de son département ministériel avaient effectué en 2021, dans le but de lutter contre toutes les formes de corruption sur le marché algérien en vue d’éviter la hausse des prix et préserver le pouvoir d’achat du citoyen, 1.801.578 interventions donnant lieu au constat de 153.101 infractions et à l’établissement de 145.359 procès-verbaux de poursuites judiciaires. Il a ajouté que les services de contrôle ont, durant la même année, proposé la fermeture de 12.004 locaux commerciaux et pris des mesures administratives conservatoires consistant en la saisie de marchandises d’une valeur dépassant 2 milliards de DA. Quant au nombre d’interventions relatives seulement aux pratiques commerciales, elles s’élèvent à 941.909 interventions, selon le ministre qui précise que ces interventions ont permis de faire le constat de 107.822 infractions donnant lieu à l’établissement de 103.572 PV de poursuites judiciaires. Relevant que la promulgation de la loi portant lutte contre la spéculation illicite était la conséquence des comportements de certains commerçants, notamment après le stockage illégal de la pomme de terre et de l’huile, le ministre a affirmé que depuis la promulgation de cette loi, plus de 100 poursuites judiciaires ont été enregistrées en l’espace de 15 jours, à l’encontre de commerçants ayant pratiqué la spéculation, notamment dans la pomme de terre et l’huile. Le ministre enchaînera que les efforts des services de contrôle relevant du secteur commercial se poursuivent en coordination avec les services de sécurité et judiciaires, en vue de lutter contre le phénomène de la spéculation. Il affirme « l’existence de nombreux dossiers de poursuites de ces spéculateurs devant la Justice ». Outre l’opération de contrôle continu, une « carte » a été créée, en 2021, pour recenser tous les entrepôts destinés au stockage des marchandises, qu’elles soient froides ou sèches, afin de suivre la traçabilité de ces produits, ajoutant que cette opération permettra aux services du ministère du Commerce de lutter contre toute hausse injustifiée du prix dans le cadre de ses prérogatives, souligne le ministre. L’opération permettra également de lutter contre toute forme de stockage illégal, non déclaré et destiné à la spéculation et au monopole, en coordination avec les services de sécurité. En plus du mécanisme de la loi contre la spéculation illégale, qui garantit l’éradication de ce phénomène, le ministre a évoqué le mécanisme de plafonnement des marges bénéficiaires, annonçant qu' »un projet de loi visant à plafonner les marges bénéficiaires des produits de large consommation a été mis sur la table du gouvernement pour débat ». A cet égard, M. Rezig a indiqué que la loi en vigueur ne permet pas de plafonner les marges bénéficiaires, affirmant qu’une fois ce projet de loi est adopté, le ministère du Commerce et de la promotion des exportations aura le droit, en collaboration avec d’autres secteurs (sans les citer) de plafonner les marges bénéficiaires des produits de base. S’agissant de la flambée des prix, le ministre a déclaré que « cette question ne concerne pas seulement l’Algérie, étant un phénomène qui touche tous les pays du monde en raison de la pandémie mondiale qui a provoqué la flambée des prix et l’inflation ».

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