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Phénomène récurrent et une équation à plusieurs inconnues. Les réseaux de la harga

Grâce à une interconnexion Nord-Sud, les réseaux des passeurs affinent leurs pratiques et améliorent leurs systèmes afin d’attirer plus de candidats à tenter l’aventure. Une organisation qui mute et devient de plus en plus insaisissable. Des réseaux de passeurs dont les méthodes se perfectionnent surtout ces deux dernières années. Dans ses derniers, des femmes jouent le rôle de rabatteuses, inscrivent les candidats et les candidates et fixent les tarifs par des méthodes abracadabrantes. Il faut souligner, par ailleurs, que la présence du genre dans les réseaux a augmenté le nombre de femmes et des familles entières à l’émigration clandestine. ll reste à signaler, que les  »Harraga » ne sont pas uniquement ceux qui vivent dans les wilayas côtières, aujourd’hui, les réseaux de par leurs moyens, font venir des candidats des hauts plateaux et même du sud du pays en les rassemblant dans des demeures louées à Oran, à Mostaganem et à Ain Temouchent. Les frais de location des appartements et la logistique inclus, les équipements des traversées sont à la charge de l’organisation. Une fois les conditions climatiques réunies et le nombre de candidats atteint, on embarque. Pour ce qui est des tarifs, ils dépendent du type d’embarcation. Dans un  »tropico » (embarcation semi-rigide avec deux puissants moteurs hors-bord), cela varient entre 600 000 da et 800 000 da pour une traversée de 2h30′ mais avec la garantie d’atteindre la côte espagnole. Les  »pateras-taxi », ce sont des petites embarcations de pêche artisanales ou des pneumatiques à moteur unique dont le tarif peut atteindre jusqu’à 200 000 da par candidat.
Dans certains cas des chalutiers de plus de 20 mètres de tonnage ont été utilisés avec une centaine de candidats à bord et ils ont atteints la côte espagnole mais arraisonnés par la marine espagnole. Pour ce qui est des réseaux locaux, ceux qui n’ont pas de lien avec l’étranger se dissimulent parmi les pêcheurs de la pêche artisanale. Ils sont propriétaires d’embarcations de pêche toujours amarrées sur les sites d’échouage des diverses plages de la côte ouest du pays. Ils se sont spécialisés dans l’achat et ventes de moteurs, d’embarcations, de gilets de sauvetage et autres équipements de traversée. On ne transporte plus d’embarcation sur remorque. Pour éviter les contrôles, on se sert de longs fourgons type ‘’Master Renault ‘’ ou autres. Ces réseaux ne sont pas très bien organisés, ils sont plutôt vulnérables souvent dénoncés suite à des naufrages macabres ou à des traversées avortées. Aujourd’hui, la crise sanitaire a changé la donne, la ‘’Harga’’ prend une autre tournure qui consiste à faire la traversée dans le sens inverse pour 5000 euros.
La crise économique amorcée en Europe, la mal vie des sans papiers notamment ceux qui ne sont pas dans les ‘’CIE’’, la précarité, et ajoutée à cela, la fermeture des frontières a donné du travail aux réseaux de rapatriements clandestins. FRONTEX organisme européen. L’agence européenne de gardes des frontières et des côtes a tiré la sonnette d’alarme afin d’empêcher ces réseaux de s’investir d’avantage dans le fléau… un fléau dramatique qui n’arrête pas de tuer des vies humaines sans les chiffres… L’émigration clandestine reste quand même une équation à plusieurs inconnues.

À propos CHAREF KASSOUS

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