A la recherche de l’huile table dans les magasins d’Alger, d’Oran et de plusieurs autres villes algériennes, les ménages, déjà floués par la cherté de la vie, ne sont visiblement pas au bout de leur peine, en ce début de janvier 2022. Ces derniers sont surpris par des commerçants qui font la rétention sur l’huile, leur proposant un litre d’huile de table avec quelques kilos de sucre ou de farine. Est-ce le retour aux scénarios précédents des spéculateurs? Huile de table quand tu nous tiens. Aussitôt, la pénurie annoncée, le ministère de Commerce multiplie ses sorties médiatiques pour rassurer, à tout prix, les citoyens quant à la disponibilité de ce produit stratégique. En réaction, à cette polémique sur la pénurie de l’huile de table, il a mené des enquêtes sur le terrain. Pour lui, ces perturbations sont provisoires et dans les semaines à venir, la situation se normalisera. De son côté, le président de l’ANCA a estimé que les stocks étaient suffisants pour répondre à la demande. En ce janvier 2022, rien ne va plus désormais pour le citoyen lambda qui ne cesse de craindre pour son porte-monnaie. Pénurie d’huile de table, grèves annoncées par les boulangers, montée sans préavis des prix de plusieurs produits comme le café, le sucre, l’eau minérale ou les boissons gazeuses, outre les hausses des prix de fruits et légumes, le marché de consommation n’a jamais été aussi ébranlé. Et déjà, à moins de trois mois seulement du Ramadhan, les commerçants réclament d’augmenter leur marge de bénéfice à l’image des boulangers. Les gérants de magasins d’alimentation générale et certaines supérettes ne veulent rien savoir eux aussi. Ils ont provoqué sciemment une rupture de stock, font du chantage ou se permettent même de proposer sans scrupule, l’huile de table avec d’autres produits achetés. Comme chaque fin année, la demande sur l’huile végétale augmente. Cette forte demande est due pour certains à la préparation des gâteaux de la fête Yernnayer. Pour d’autres, ce ne serait qu’un prélude d’une hausse des prix bien que le ministère de commerce ait démenti cette option et assuré que l’huile de table serait disponible dans les prochains jours. Il y a aussi les unités de Rebrab qui semblent, au regard des propos des responsables, tourner à plein régime. Le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a estimé, jeudi à Alger, que la pénurie de certains produits de consommation tels que l’huile de table, qu’a connue récemment le marché national, était due principalement à une perturbation dans le circuit de distribution. Il annonce de ce fait un retour à la normale « durant les prochains jours ». Dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie de remise des affectations budgétaires aux différents Départements ministériels, au titre de la loi de finances 2022, M. Benabderrahmane a indiqué que ce dysfonctionnement « résulte des procédures et formalités accomplies par certaines usines vers la fin de chaque année, telle que l’opération d’inventaire qui entraîne une baisse du rythme de distribution ». « Les choses reviendront à la normale durant les prochains jours », a-t-il assuré. S’agissant de l’huile de table, le même responsable a indiqué que les besoins nationaux en ce produit s’élevaient à 1.600 tonnes/jour, tandis que la production avait atteint plus de 2.000 tonnes/jour, avec une capacité supplémentaire dépassant les 400 tonnes/jour, ce qui permettra, a-t-il ajouté, de couvrir tous les besoins nationaux. Le Premier ministre a en outre rappelé que les prix des produits de consommation au niveau mondial ont connu « une importante hausse en raison des conditions climatiques et de la hausse du coût du transport maritime de la Chine vers l’Europe et aussi de l’Europe vers l’Algérie qui a quadruplé ». En dépit de cela, a-t-il dit, « l’Etat a maintenu ses subventions des produits de base qui se vendent encore au même prix et n’ont pas connu d’augmentation ». Par ailleurs, M. Benabderrahmane a rappelé les niveaux de transferts sociaux s’élevant cette année à 1.942 mds/DA destinés à la subvention des produits alimentaires, de l’eau, de l’électricité et de tout ce qui est nécessaire au citoyen. « L’Algérie est le seul pays qui, en dépit de la difficulté des conjonctures économique et sanitaire, maintient ce genre de transferts », a-t-il souligné, ajoutant que « ces mesures dénotent les efforts du pays pour la préservation du tissu social et du pouvoir d’achat des citoyens ».
