On s’en souvient certes, le ministère de l’industrie et de la production pharmaceutique a mis en place, avril 2023, un important programme d’importation de 250.000 boites de 50 doses de produits d’anesthésie dentaires avec le lancement courant la première semaine de mai dernier, de la réception de 100.000 d’unités mais depuis l’Ordre national des médecins dentistes ne cesse de déplorer le manque en ce sens selon lui, que cette quantité est loin de satisfaire le marché et les besoins de dentistes aussi bien des hôpitaux de secteur public et privé. C’est dire combien est grandissante la polémique de rupture d’approvisionnement des produits d’anesthésie dentaire en Algérie malgré les mesures prises par les deux ministères de la santé et de l’industrie pharmaceutique. Une polémique qui du reste relance le débat passionnant sur le système de santé en Algérie en proie à des difficultés malgré les réformes menées tambour battant ces dernières années. Une raison de dire que la pénurie persistante d’anesthésie dentaire en Algérie ne serait, selon les spécialistes que «la face cachée de l’iceberg sans parler d’autres produits qui manquent cruellement dans les officines. Ali Aoun avait, pour rappel, déclaré il y a quelques mois, que 67 projets de fabrication de médicaments étaient en cours de réalisation et l’Algérie disposait de 200 d’usines de production de médicaments. Au-delà des discours officiels optimistes et la grande volonté de garantir une autosuffisance du marché national en produits médicamenteux fabriqués localement à travers, notamment, la réduction progressive il y a de quoi se poser une question sur cette pénurie persistante soulevée par la communauté médicale à travers l’Ordre national des dentistes algériens au sujet des produits d’anesthésie dentaire, qui sont un produit de base de toute intervention d’un médecin dentiste sur le malade sans quoi ce dernier est censé mettre la clé sous le paillasson. Il est admis que la santé buccodentaire représente le socle de notre vie. Elle assure l’équilibre de notre train de vie quotidien tant les affections dentaires comme les carie dentaires, les maladie des gencives et les pertes de dents à l’âge précoce, sont devenues très fréquentes dans le monde d’où l’urgence d’une prise en charge de cette histoire de pénurie de produits d’anesthésie dentaires en Algérie. Le Conseil de l’Ordre de médecins dentistes a récemment adressé une lettre au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, appelant à une intervention urgente pour résoudre cette crise qui a des répercussions sur les soins dentaires dans le pays. Dans cette correspondance, le président du Conseil national de l’ordre des médecins dentistes algériens, Mohamed Reda Dib, dépeint une situation chaotique résultant de la réduction des importations d’anesthésie dentaire. Selon Dib, les faibles quantités importées ne sont pas suffisantes pour répondre à la demande des dentistes algériens, ce qui entrave considérablement leur capacité à prodiguer des soins de qualité. Le président du Conseil de l’ordre des médecins dentistes algériens a également souligné que bien que le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique ait pris des mesures en avril dernier pour résoudre ce problème, les quantités importées n’ont pas été suffisantes. De plus, la distribution d’anesthésie dentaire en Algérie est qualifiée de «désordonnée» par le Conseil, avec des incohérences importantes dans la quantité distribuée à différents praticiens. Dib a expliqué dans sa lettre que la crise actuelle découle de la tentative de réduire les importations en faveur de la production nationale, à travers trois usines supposées à Batna, Tipaza et Oran. Cependant, le conseil affirme que ces usines n’existent pas, laissant les dentistes algériens dans une situation critique. Pour terminer, Mohamed Reda Dib a souligné que les soins dentaires sont une urgence médicale et a exhorté le président Tebboune à donner des instructions pour garantir que l’anesthésie dentaire soit disponible en abondance en Algérie dans les plus brefs délais. D’autre part, cette crise suscite également des controverses au sein du gouvernement. Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a récemment démenti l’existence d’une pénurie d’anesthésie dentaire. Ce dernier a précisé que «les dentistes qui veulent travailler se sont approvisionnés» et que ceux qui souhaitent se procurer le produit français devront «attendre encore jusqu’à la fin de l’année», ajoute-t-il d’un ton ironique. La situation de la pénurie d’anesthésie dentaire en Algérie reste donc tendue, avec des dentistes qui luttent pour fournir des soins adéquats à leurs patients et qui attendent avec impatience une résolution rapide de ce problème qui persiste depuis plusieurs mois maintenant.
