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Patrimoine immobilier historique. On achève bien Mostaganem

Affligeante est cette vision surréaliste d’une ville dévastée par la bêtise humaine, ravagée par les bulldozers et par l’invraisemblable incurie des pouvoirs publics, dévastée par des valses de politiciens et d’agents de l’Etat infatués de leurs statuts de hauts responsables, perchés bien au dessus de l’insipide train-train de leurs administrés, et voguant sur les nuages de la gloriole et de l’arrogance. Mostaganem est meurtrie: ancienne école des beaux arts, ancienne daïra, Sid El Mejdoub, Tigditt, Derb, Tobana, couchant-ville, sans parler du patrimoine immobilier historique sur lequel il est vain de revenir tant il a fait couler beaucoup d’encre sans qu’aucune solution concrète n’ait été apportée. Rien n’a échappé aux folies destructrices de ceux qui nous promettaient la main sur le cœur, qu’ils allaient redonner son lustre à une ville martyrisée sous le long règne d’une médiocratie enrobée dans un discours populiste, mensonger et répugnant d’émanations hypocrites et sans lendemain, ont été servis à profusion pour épater la galerie et berner les citoyens: réhabilitation des quartiers détruits, réaménagement du cours de Aïn Sefra avec des espaces verts, des aires de repos, des pistes cyclistes et autres balivernes. D’ailleurs ce mirifique projet a été vite abandonné après avoir englouti des sommes colossales sans résultats visibles. Tout n’a été que promesses creuses, parce que destinées seulement à recueillir l’adhésion des citoyens non pas à un programme réalisable tel que pompeusement exhibé, mais à un soutien au maintien à des postes pourvoyeurs de nombreux privilèges personnels. Le quartier du derb a été démoli au milieu des années 80, et ni les autorités locales ni les élus ne semblent se soucier le moins du monde de son devenir 35 ans après! Rien moins que cela. Comment peut-on être aussi méprisant à l’égard de l’histoire séculaire, de ce qui fut jusqu’à cette époque fatidique le cœur battant de toute une ville? Comment peut-on rester insensible à l’image de désolation qu’offre aujourd’hui le site de Sidi Mejdoub, 3 ans après avoir été complètement rasé contre des promesses (encore) de reconversion en station balnéaire moderne, avec toutes les commodités nécessaires à la relance d’une activité touristique fructueuse économiquement pour toute la collectivité ?
Les pouvoirs publics ont largement démontré leur impuissance à apporter des solutions à ces désastres. Ils ont été prompts et habiles dans l’œuvre grandiose de destruction. La reconstruction s’en trouve être une autre histoire pour eux, elle dépasse manifestement leurs capacités, tant managériales que financières. Et pourtant les solutions existent bel et bien. Recourir aux ressources privées en matière de finances qui manquent aujourd’hui cruellement à l’Etat en est une, et sélectionner des opérateurs dotés de logistique, d’expérience et de savoir-faire n’est plus un tabou, cela se fait partout dans le monde où l’immobilisme n’a pas de place parce qu’il est considéré comme suicidaire. C’est une formule qui peut sauver cette situation catastrophique. Débarrassons nous des complexes et des préjugés et étouffons les entêtements idéologiques paralysants, empêchant toute tentative de surmonter les obstacles en front commun, il y va du bien de tous et pas d’une fraction politique au détriment d’une autre, l’heure n’est pas aux querelles de clochers, messieurs les responsables austères qui vous êtes chargés unilatéralement de notre destin et de l’avenir de notre ville, les citoyens de Mostaganem n’en ont rien à faire de vos disputes et de vos chamailleries puériles. Les torts que vous causez à la cité par votre inaction sont devenus incommensurables. Le crime est immense et sera ineffaçable dans l’histoire, votre dédain de la chose publique, votre indifférence envers vos administrés et votre surdité aux alertes des citoyens vous vaudront les pires réprobations de la communauté, et n’épargneront même pas votre postérité.

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