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Pakistan Manifestations anti-Français

Depuis huit mois, le Pakistan est régulièrement le théâtre de manifestations anti-Français. A l’initiative de cette mobilisation : le parti radical Tehrik-e-Labbaik, qui proteste contre la réponse de la France à la publication de caricatures du prophète Mahomet. La tension est de nouveau montée d’un cran lundi, après l’arrestation du leader du parti. Jeudi, l’ambassade a appelé les ressortissants français à quitter provisoirement le pays. La France au centre de tensions au Pakistan. Jeudi 15 avril, le ministre de l’Intérieur de la république islamique, Sheikh Rashid Ahmed, a annoncé la dissolution du parti Tehrik-e-Labbaik (TLP), un parti islamiste radical qui, depuis plusieurs mois, est à l’initiative de manifestations anti-Français dans le pays. Cette annonce intervient après trois jours de violences déclenchées lundi par l’arrestation du leader du parti, Saad Rivzi. C’est dans ce contexte que, vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire, le gouvernement pakistanais a bloqué les réseaux sociaux et des applications de messagerie instantanée pendant quelques heures, craignant de nouvelles échauffourées. « A l’origine, ce mouvement a été créé pour exiger la libération d’un garde du corps accusé d’avoir assassiné le gouverneur du Penjab en 2011 », rappelle Jean-Luc Racine, directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste de l’Inde et du Pakistan, contacté par France 24. Il est devenu un parti en 2015 avec à sa tête, le prêcheur Khadim Hussein Rizvi, père du leader actuel. Issu de l’école théologique Barelvi, l’école de pensée dominante au Pakistan, ce parti s’est imposé dans le paysage politique en luttant de façon radicale contre le blasphème. Son objectif : réclamer la peine de mort pour quiconque en serait accusé. Or, la France est devenue la cible du TLP depuis septembre 2020, date de l’ouverture du procès des attentats de Charlie Hebdo. Pour l’occasion, le journal satirique avait en effet décidé de republier symboliquement certaines caricatures du prophète Mahomet. De quoi déclencher l’ire de ce parti extrémiste, passé maître dans l’art d’agiter les foules. Un mois plus tard, les déclarations d’Emmanuel Macron défendant « le droit à la caricature » après l’assassinat de Samuel Paty ont achevé de mettre le feu aux poudres. Dans les semaines qui ont suivi, à l’initiative du parti et à l’instar d’autres pays musulmans, des milliers de personnes sont descendues dans les rues en brûlant des drapeaux français et des portraits du président français. De son côté, le TLP réclamait la rupture des relations diplomatiques entre la France et le Pakistan et le départ de l’ambassadeur de France à Islamabad, Marc Baréty. Le gouvernement pakistanais a, dans un premier temps, signé un accord avec le parti pour apaiser la situation. Il a notamment accepté le boycott des produits français et promis de soumettre au vote du Parlement l’expulsion du diplomate d’ici le 20 avril 2021. Mais alors que la date butoir approche, le gouvernement pakistanais a pris ses distances avec le parti.

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