Rafik Moumene Khalifa a crié au complot, lors de son audition, hier, au niveau de la Cour de Blida, en révélant aux juges que les soi-disant contrôles ont été effectués par « La Issaba » pour mettre à genoux son institution bancaire, devant le laxisme de la Banque centrale qui aurait failli à sa mission de contrôle. Par ses révélations, l’accusé dans cette affaire qui, pour rappel, a purgé 10 ans de prison à Londres, ensuite 05 années au niveau de la prison de Blida, a introduit un pourvoi en cassation après la lourde sentence de 18 ans de prison ferme prononcée à son encontre par le juge Antar Menaouar en juin 2015. La séance d’hier était consacrée exclusivement aux 11 mis en cause dans cette affaire et qui ont interjeté l’appel par un pourvoi en cassation devant la Cour suprême, pour contester leur verdict. Lors de son audition, hier, devant la juge, les juges assermentés et le procureur de la République, Rafik Khalifa Moumene a persisté et signé qu’il n’existait pas de faillite au niveau de sa Banque. L’accusé s’interroge sur les motifs de la désignation d’un administrateur ensuite un liquidateur de sa Banque, après l’avoir écarté de son poste de PDG de cette Banque. Il ne comprend pas que toutes ces manoeuvres soient l’oeuvre de l’administrateur et qui est devenu de surcroît un ministre des Finances. Dans ses révélations, il reconnaît que la liquidation de la Banque a été ordonnée sans qu’il y ait une inspection fiable et efficace de la Banque centrale qui aurait, selon lui, dévié de son objectif, celui de faire un constat sans complaisance de la pseudo faillite et ensuite la fermeture de la Banque. Il n’a cessé de fustiger ceux qu’il a qualifiés de » Issaba » et qui sont derrière la faillite et la fermeture de sa Banque. Visiblement chétif, affaibli mais sûr de lui, le mis en cause dans l’affaire Khalifa Bank était son PDG, Rafik Moumene Khalifa. Il s’interroge, en outre, sur les PV d’instruction que ces membres de la «Issaba» auraient effectués. Selon lui, les sommes astronomiques avancées par le liquidateur sont fantoches. Il est vrai, dit-il, que la Banque a été interpellée sur l’octroi de crédits. A la question de la juge sur le choix de sa Banque par des clients au détriment des Banques publiques, il renchérit que la Bank Khalifa accordait beaucoup d’avantages à ses clients par l’octroi de facilités, la récupération de l’argent et que les OPGI disposaient librement de leur capital même en 48h. A cela s’ajoute la délivrance d’une carte de fidélité accordée par Khalifa Airways. Il avait, selon lui, agi selon les normes requises par le recours aux accords avec les entreprises et les OPGI et les travailleurs. Dans cette longue journée de son audition, Rafik Moumene Khalifa a su maîtriser les questions pièges du Procureur de la République qui avait axé son réquisitoire sur les sommes de 12 milliards ensuite 37 milliards versés au Trésor public pour l’octroi d’agrément de la Banque Khalifa. L’orateur a contredit le procureur sur cette question relative au chèques de 08 milliards et s’est contenté de répondre que feu le notaire Rahal avait déjà répondu sur la traçabilité de cet argent et aussi sur les 95 milliards accordés à la BDL, avant la constitution d’une Banque Khalifa. Pour Moumene Khalifa, ce sont des appuis financiers. L’accusé s’interroge : pourquoi il n’existait pas de contrôleurs financiers de 2003 à 2012, alors qu’on l’accusait de travailler dans la clandestinité en l’absence d’écrits; il rejette cette accusation. La juge n’a pas fait référence aux écrits entre sociétés comme ce fut le cas lors du procès de 2015. Le procureur l’épingle sur la compagnie Khalifa Airways, car selon lui, son entreprise réalisait un bon chiffre d’affaires à l’intérieur et à l’extérieur du pays et n’était nullement en situation de déficit. A l’heure où nous mettons sous presse, les auditions des mis en cause qui ont interjeté l’appel du dernier verdict, se poursuivent.
