Les «vrais» investisseurs en Algérie n’ont rien à craindre. Barrer la route de l’investissement aux rentiers est en effet la solution idoine annoncée par le Gouvernement. Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a évoqué l’intention de revoir les incitations et autres facilitations accordées aux investisseurs particulièrement ceux activant dans l’investissement industriel. Personne ne doute que les facilitations fiscales ont longtemps servi les appétits des «faux investisseurs» qui ne réalisent pas leurs projets. Quelle sera la part de limitation du capital d’investissement industriel? Pourquoi l’Algérie a mis en place des politiques protectionnistes de l’investissement? Et quels seront les nouveaux régimes incitatifs pour les investisseurs industriels?
L’Algérie veut donner plus de garantie à ses investissements. Un nouveau projet de loi sur l’investissement et le foncier industriel permet de remodeler le paysage de l’économie et d’octroyer des garanties aux investisseurs «les vrais». La problématique du financement des projets revient sans cesse. Fini le temps des projets inutiles non lancés ou sans impact malgré les enveloppes et les incitations octroyées aux investisseurs. l’Etat compte rationaliser sa dépense publique, spécialement celle allant aux investissements. Le Premier ministre a cité comme levier économique afin de booster l’investissement industriel, la révision du mode des incitations octroyées aux investisseurs. Cette nouvelle approche repose toutefois sur l’impératif d’identifier les «vrais investisseurs». Comment les reconnaître, ou les chercher et comment? Ce n’est pas pour rien que de telles questions fussent-elles cruciales et fondamentales soient curieusement posées. Dans un passé récent, il suffisait à un investisseur d’avoir un «tapis rouge» ou d’intermédiaires pour bénéficier d’un projet. C’est là aussi où résiderait la problématique des investisseurs lésés par l’octroi des projets à d’autres qui ne méritent pas les facilitations. Le Gouvernement sonne le glas aux faux investisseurs. Il veut protéger tant le foncier que les avantages qui sont sans cesse octroyés aux investisseurs qui n’ont hélas que le nom. Le Premier ministre a affirmé lundi qu’il sera procédé à la révision de l’approche adoptée en matière d’octroi des incitations à l’investissement pour s’inscrire dans une nouvelle approche excluant « les rentiers » et privilégiant les véritables investisseurs. Intervenant au terme des travaux de la Conférence nationale sur la relance industrielle, en présence du ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, M.Benabderrahmane a fait état de « plus de 10 milliards Usd octroyés (en 2018 et 2019) au titre d’incitations et facilitations aux investisseurs sans contrepartie (…) », annonçant « la révision future de ces approches et incitations dont continuent à bénéficier les rentiers ». La nouvelle approche, poursuit-il, vise l’octroi des incitations et facilitations « aux véritables investisseurs partout dans le pays ». Ont été lues, à l’issue des quatre ateliers déclinés sur deux jours, les recommandations à travers lesquelles les participants ont cristallisé une nouvelle stratégie de relance de l’industrie nationale et, partant, de l’économie nationale. Un débat a été ouvert sur les solutions adaptées à la situation actuelle du pays afin de tirer les enseignements des précédentes expériences, avec l’implication de tous les acteurs, dans l’objectif de concrétiser le schéma de la tutelle permettant d’exécuter le plan d’action sectoriel. Intitulé « Soutien des entreprises et promotion de la production nationale et des exportations », le premier atelier a vu la présentation de deux problématiques liées au manque de l’offre nationale couvrant la demande accrue, et l’impératif rétablissement de la balance commerciale en mettant en place des alternatives aux importations et en diversifiant les exportations. Les débats ont également porté sur les mesures proposées par le ministère de l’Industrie pour accompagner les entreprises locales et renforcer les exportations. Lors du deuxième atelier, consacré à l’amélioration du climat d’investissement et à la disponibilité du foncier, il a été question des mesures à même de promouvoir les investissements et d’améliorer l’offre de foncier industriel et du financement de l’investissement. Les participants se sont aussi penchés, lors de cet atelier, sur la question de l’investissement productif et le rôle que jouent les banques et autres établissements financiers en la matière. Le troisième atelier, dédié à la gouvernance des entreprises publiques économiques et au rôle de l’Etat, doit déboucher sur des recommandations adaptées aux exigences de l’étape actuelle et garantissant la relance du secteur industriel et la réalisation des objectifs du plan du Gouvernement.
Lors du quatrième atelier sur « l’intégration, la diversification et le développement de la compétitivité », les participants ont débattu des modalités d’encadrement de l’écosystème et du système technique national, du développement des capacités et des canaux de soutien à l’industrie, du système national de qualité, de la formation dans les métiers de l’industrie et de la réalité et des perspectives du financement bancaire. L’ouverture de la Conférence nationale sur la relance industrielle a été présidée, samedi au Palais des Nations, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en présence de hauts cadres de l’Etat.
