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N’étant pas un produit de large consommation. Le poulpe est donc exportable

Le poulpe est un céphalopode que la grande majorité des consommateurs ne s’y intéressent même pas. Un produit qui ne figure sur aucune recette culinaire algérienne. Vers les années quatre vingt, cet invertébré était un produit de la fausse pêche et que l’on jetait, par dessus bord, lors du tri des poissons pêchés. En Algérie, il existe des pionniers dans l’exportation du céphalopode, ceux qui ont appris à l’élaborer, ceux qui l’ont placé sur les marchés européens, soit ceux qui lui ont donné une valeur ajoutée. Aujourd’hui, ce produit a incité des investisseurs à se structurer afin de valoriser ce produit et valoriser sa pêche. Le commerce du poulpe a généré bien des emplois surtout dans les wilayas côtières. Beaucoup d’usines d’élaboration, soit des d’infrastructures frigorifiques coûteuses, ont été érigées depuis la relance du plan de pêche des années 2000. En effet, sur les villages et les douars côtiers, et plus particulièrement dans les zones rocheuses, tout un réseau de pêcheurs de poulpe à la cruche s’y est installé; c’est une main-d’œuvre spécialisée dans la capture de cet invertébré. Cette main-d’œuvre existe bel et bien avec à la clé des familles à nourrir. Après cela, il y a les autres, les transporteurs de camionnettes frigorifiques, généralement issus du dispositif ex-ANSEJ, qui font la tournée des plages pour le ramassage de ce produit pêché. La vente du poulpe sur les quais des ports de pêche par la flottille constitue le «parte» des marins pêcheurs embarqués. Les exportateurs engagent, à leur tour, toute une main-d’œuvre formée pour l’élaboration, la classification et la congélation du poulpe. Des employés qui se sont spécialisés pour répondre aux exigences des marchés européens notamment l’Espagne, principal client. Les usines sont des investissements qui répondent aux normes internationales car c’est un impératif pour l’obtention de l’agrément à l’export. Un agrément qui passe par l’accord préalable de l’UE. Suite au blocage à l’export, annoncé par le ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations, c’est la consternation chez les exportateurs du poulpe. La stupeur de voir briser une chaîne d’activités qui ne travaille que pour exporter. Il doit y avoir des quantités énormes stockées prêtes à être expédiées aux clients mais la décision du ministère du Commerce va faire des dégâts dans le milieu du poulpe. Des investissements menacés par la fermeture, la faillite du secteur, des familles dans le désarroi, des postes d’emploi détruits aux portes du mois sacré du Ramadhan. Si le ministre de la Pêche parcourt les ports de pêche afin de promouvoir la production, la profession et le secteur, le ministre du Commerce, quant à lui, bloque toute une tradition à l’export. Exporter hors hydrocarbures est bien une stratégie de l’Algérie et le poulpe est un produit que tous nos voisins du Maghreb exportent. C’est inquiétant de voir que le ministère du Commerce va à l’envers de sa politique de promouvoir les exportations.

À propos CHAREF KASSOUS

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