Par ce matin brumeux d’un novembre indo-lent, une terrible nouvelle déchira notre paix de l’âme, ébranla notre aplomb vaniteux, fit voler en éclats nos certitudes démesurées, mais renforça exceptionnellement notre foi. Par ce matin que dans notre immense douleur inhibant toute raison, nous aurions voulu qu’il n’arrivât point, nous apprîmes le décès de notre cher ami Djelloul Bettahar, affectueusement appelé Ayouda, notre compagnon de toutes les sorties entre anciens élèves du lycée Zerrouki où il laissait libre cours à ses éclats d’espièglerie et de plaisanteries du goût de tout le monde, à tel point qu’une rencontre en son absence devenait impensable. Djelloul, ami de tous, connu de tous les milieux, là où il passait, il laissait de l’allégresse, de la bonne humeur et toujours disponible pour les amis. Fils de Tigditt, Ayouda était un personnage hors du commun et à soixante douze ans, il était la mémoire vivante de Mostaganem. C’est la ville qui le pleure pour le vide qui laisse derrière lui. Ayouda manquera sensiblement à sa ville, à ses amis et à sa famille. Aujourd’hui, nous devons nous soumettre à la volonté divine et nous te disons adieu cher ami, cher frère, nous ne t’oublierons jamais.
