Maîtresse de maison, éducatrice, conseillère citadine ou rurale, jeune ou âgée, la femme joue un rôle impérieux dans la société algérienne. Cette dame, celle de l’intérieur, n’est pas une femme comme les autres car même dévalorisée, démunie, dépendante ou soumise, elle reste toujours le maillon fort du tissu social. Cette travailleuse du foyer familial a aussi des ambitions au même titre que les autres femmes. Ses ambitions sont égales à ses missions. Cependant, en Algérie, on tente de lui apporter un réconfort qui la soutienne. Cette attention, c’est cette décision qui lui préconise de contribuer à l’économie par le biais d’un programme intersectoriel. Ce programme gouvernemental, même s’il est intéressant, n’est pas visible sur le terrain. Ce programme est loin d’être une réelle solution aux problèmes de la maîtresse de maison. Bon nombre d’entre elles vivent la précarité avec des enfants en bas âges. Mais comme les fichiers sociaux font défaut, on n’arrive jamais à cerner la problématique et les incommodités que vivent ces femmes que l’on ne voit pas. En Algérie, il existe peu d’études sur l’organisation des journées des femmes au foyer et leurs activités. Elles s’investissent dans les tâches domestiques et parentales mais en dehors des regards. L’administration a décidé une allocation chômage aux femmes diplômées mais en Algérie, ces femmes de ce type sont aussi travailleuses à l’intérieur de la maison. La femme au foyer, celle qui n’a pas d’horaires, se lève avant tout le monde et se couche après tout le monde. Pas de vie professionnelle, pas de revenus mais son travail d’intérieur n’est pas estimable financièrement. Elle n’attend ni virement, ni fiche de paie, ni heures supplémentaires, elle travaille à la tâche. Pour elle, le temps ne se compte pas. Cependant, les conditions, pour beaucoup d’entre elles, sont désavantageuses car elle peut être diplômée chômeuse avec un mari qui a une petite paie et des enfants en bas âges qui ne lui permet pas de sortir travailler. Une telle situation doit être prise en compte par les dispositifs d’aide aux femmes au foyer. Sa journée, le 08 mars de chaque année, ne contribue pas beaucoup à révéler sa vraie situation. Certaines mènent une existence des plus dures. Au passage de certains candidats aux présidentielles passées, on a entendu parler de la prime et de pension à concéder à la femme au foyer… mais ce n’était qu’une promesse électorale. Les femmes au foyer en Algérie ne sont pas prises en charge quant à l’indemnisation qu’elles sont censées recevoir mensuellement. A ce titre, le travail qu’elle réalise, n’a pas de prix et le valoriser, c’est le rendre visible. Ses activités sont méconnues et peu valorisées en employabilité. En Algérie, environ une mère sur trois entre dans la catégorie «femmes au foyer», c’est-à-dire qu’elle n’est pas présente sur le marché du travail rémunéré. Même si la tendance est en baisse, pour plusieurs facteurs, la femme au foyer doit faire partie des calculs de la promotion de la femme exerçant une charge familiale. Il reste impossible d’ignorer que cet être est, pour la société, un socle non négligeable. L’Algérie nouvelle doit aussi compter sur la femme au foyer car, elle aussi, a des ambitions dans l’édification de la nation.
