La vente de la pomme de terre stockée saisie à 50 da directement aux consommateurs, à partir du 9 octobre dernier à travers 120 points de vente dont 45 points dans la capitale, n’a pas l’air hélas de profiter à la catégorie des bas revenus. Au niveau de la capitale de l’ouest, la recherche désespérément de ce tubercule à 50 ou 60 da le kilo relève d’un vrai parcours du combattant en raison de la mauvaise répartition des points de vente, a relevé lundi un professionnel de la filière. Bien qu’il s’agisse comme annoncé par le ministère de la pomme de terre de semence et donc saisie à partir des producteurs confondus avec des spéculateurs, dans le cadre de la vaste opération de lutte contre la spéculation menée par les autorités nationales, le consommateur oranais se rend vite à l’évidence que ce tubercule à 50 « n’a que le nom » puisque ce produit agricole devenu de classe, se vend entre 80 et 90 da le kilo et donc est loin de s’aligner au prix fixé. Au marché de la rue des Aurès, poumon du commerce des fruits et des légumes ou encore celui de Petit lac (Ibn sina), le prix du tubercule ne descend pas aussi bas, même pas au crépuscule. Le prix de la pomme de terre a été plafonné à 50 da à condition que l’approvisionnement du marché se poursuive dans le cadre du dispositif syrpalac. L’éternelle question que se posent moult spécialistes de la filière agricole à Oran est de savoir si «le planning de distribution établi a été respecté à la lettre pour les wilayas qui ont enregistré une flambée des prix ?» «Pour une wilaya réputée agricole par excellence, c’est triste de se rendre compte qu’il existe des consommateurs dont le portemonnaie s’est rétréci de plus belle, telle une peau de chagrin, à cause du phénomène des flambées qui n’en finit pas d’ailleurs de faire des victimes, sont dupés par des vendeurs sans scrupule refusant sciemment de se plier aux instructions» souligne un consommateur regrettant que ce tubercule arrive à 50 da à Gambetta et et Hamri, entre autres, et pas aux autres points de vente du centre-ville. Ainsi donc, pour plusieurs consommateurs, il n’est pas encore loin de rêver de pomme de terre à 50 da, l’éplucher et la cuire pour en faire son menu du jour.
