Des milliers de Maliens ont manifesté, vendredi, contre les sanctions de la Cédéao décrétées pour punir les militaires qui ont repoussé les élections et la transition de plusieurs années. Au même moment, le colonel Assimi Goïta, chef de la junte, a validé un « plan de risposte » gouvernemental aux sanctions ouest-africaines. A l’appel de la junte, les Maliens ont manifesté massivement, vendredi 14 janvier à Bamako et à travers le pays, contre les sanctions ouest-africaines et les pressions internationales qui ne faiblissent pas, ont constaté les correspondants de l’AFP. Parés des couleurs nationales vert, jaune et rouge, des milliers de manifestants ont commencé à se masser dans la capitale, sur la place de l’Indépendance pour la prière hebdomadaire ouvrant un après-midi de mobilisation orchestrée par les militaires. Certains manifestants ont passé la nuit sur le boulevard desservant ce haut lieu des manifestations maliennes. Grande affluence également à Tombouctou, sur la place Sankoré, devant la mosquée, ont indiqué plusieurs Tombouctiens à l’AFP. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent une foule dense marchant derrière le drapeau national dans les rues de Kadiolo, frontalière de la Côte d’Ivoire. Scène analogue à Bougouni, également dans le sud. Des Maliens interrogés par un correspondant de l’AFP ont dit descendre dans la rue, non pour soutenir la junte, mais pour défendre le pays. « Aujourd’hui le monde entier voit où se trouve la légitimité populaire », a déclamé le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga, devant des milliers de Maliens massés dans la capitale sur la place de l’Indépendance. « Toute l’Afrique regarde le Mali aujourd’hui. Dans une certaine mesure, le destin de l’Afrique se joue au Mali aujourd’hui », a déclamé dans une harangue aux forts accents de patriotisme, de résistance et de panafricanisme ce vétéran de la politique intronisé par les militaires à la tête d’un gouvernement dit de transition.
