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Lutte contre l’analphabétisme. Le «fléau colonial» bientôt éradiqué

Au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, le taux d’analphabétisme était de 85%, un lourd fardeau de la colonisation dont certains nostalgiques de l’Algérie ne ratent, aujourd’hui, aucune occasion, en louant toute honte bue les «bienfaits de la présence française en Algérie». Grâce aux efforts conjugués de plusieurs secteurs et la gratuité de l’enseignement, le taux d’analphabétisme est passé à 7,40 % en Algérie. L’Algérie a célébré, jeudi dernier, la Journée internationale de lutte contre l’Analphabétisme, une occasion de faire le point sur l’avancée réalisée dans ce domaine. Ainsi, le coup de la célébration de cette Journée internationale a été donné à Béjaia, en présence du Directeur général de l’Office national d’alphabétisation et d’enseignement pour adultes (ONAEA), M. Kamel Kherbouche, qui s’est réjoui « des efforts consentis dans ce cadre, notamment depuis 2008, coïncidant avec l’adoption d’une stratégie nationale en rapport, soulignant que depuis, « plus de 4,5 millions de personnes se sont inscrites aux programmes d’alphabétisation de l’Office dont plus de 3,5 millions en ont été libérées ». M. Khebouche qui a affirmé que «le taux d’analphabétisme en Algérie a reculé en 2022 à 7,40%», n’a pas non plus exclu son éradication dans les délais prévus par le programme de développement durable des Nations unies à l’horizon 2030. «Beaucoup de candidats sont allés au-delà du simple apprentissage à lire, écrire et compter et se sont intégrés dans le cursus normal de scolarité, atteignant même des niveaux universitaires», a indiqué le premier responsable de ONAEA qui a fait l’éloge de certain d’entre eux qui étaient présents pour l’occasion. Il y avait parmi « les nominés », des poétesses, des calligraphes, des comédiens en herbe et une pléiade d’étudiants. Mais le clou de la cérémonie et qui a ému à plus d’un titre, aura été la présentation d’une bachelière fraiche émoulue, Assia Challal, dont l’itinéraire atypique a provoqué à sa présentation, des youyous et des larmes a profusion. Assia Chaallal était totalement analphabète, n’ayant pu suivre un enseignement en milieu scolaire ordinaire à cause d’un handicap physique majeur l’ayant obligé à ne pouvoir se déplacer qu’en fauteuil roulant. « J’en tombais et je me blessais deux à trois fois par jour », a-t-elle confié, mettant le doigt sur ses difficultés d’enfance et sa frustration, voire sa peine, à ne pas pouvoir aller à l’école. Mais elle a décidé d’affronter, avec l’aide de ses parents, l’adversité et son infortune et ne pas succomber à la détresse. Ainsi, des premiers cours d’alphabétisation dans une école au cœur de Bejaia, elle a pris goût aux études et s’en est donnée à fond, souvent avec délectation, a-t-elle expliqué, faisant le vœu que son accès à l’Université où elle s’est inscrite en sciences humaines pour préparer ultérieurement un diplôme en psychologie, lui donnera le même plaisir et les mêmes opportunités pour s’affirmer. « Elle en a les moyens et sa maîtrise de la langue Arabe et Amazigh académiques la rende encore pus savoureuse et plus apte à se propulser devant. Vous êtes une inspiration, un exemple à suivre », lui rétorquera un des participants, visiblement bouleversé par son histoire mais aussi par son verbe et art de conter. Un grand moment d’émotion qui a fait de cette journée de célébration, un grand moment de rencontres, d’échanges mais surtout de sensibilisation, autant à l’endroit de ceux qui n’ont pas eu la chance de connaître l’école et ses attributs, mais aussi de la frange des personnes aux besoins spécifiques qui ne demandent qu’ un peu d’aide et de regards bienveillants. « Le handicap n’est pas intrinsèquement d’ordre physique mais il est surtout mental », a conclu Assia Chaallal, la future psychologue qui en appelle à l’ouverture des esprits. Décidément, l’Algérie a fait un grand pas dans la lutte contre l’analphabétisme et demeure un exemple à suivre à l’échelle régionale et mondiale, méritant la considération des Nations Unies et de l’Unesco.

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