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Lutte contre la spéculation illicite. Le ministre de la justice devant les sénateurs

Le président de la République, Abdelmajid Tebboune, avait ordonné de préserver le pouvoir d’achat des Algériens. De même qu’il avait instruit son gouvernement d’instaurer des « mesures ». Parmi ces mesures, la réduction du niveau de l’impôt sur le revenu global (IRG) et l’instauration pour la première fois de l’impôt sur la fortune. Mais, il y a une autre mesure, toute autant importante, et qui n’est autre que la lutte contre la spéculation économique, particulièrement alimentaire, pour préserver le pouvoir d’achat du citoyen lambda qui se dégrade au fil des jours, en cette année 2021. Dans ce registre, le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Abderrachid Tabi, a présenté, mardi devant les membres du Conseil de la nation, le projet de loi relatif à la lutte contre la spéculation illicite, lors d’une séance plénière présidée par M. Salah Goudjil, président du Conseil. Pour la première fois, des peines pénales lourdes seront appliquées en cas de violation aux règles économiques et de pratiques commerciales illicites qui ne corroborent avec l’intérêt des consommateurs. Le ministre a précisé que ce projet de loi visait à « lutter contre ce fléau dangereux (spéculation illicite) et préserver le pouvoir d’achat des citoyens », considérant qu’il s’agit d’un droit consacré par la Constitution en son article 62 qui garantit les droits économiques des consommateurs et impose aux pouvoirs publics d’assurer la sécurité alimentaire et la santé des consommateurs ». Lors de cette séance qui s’est déroulée en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Besma Azouar, le ministre a expliqué que le projet de loi en question constitue « un cadre juridique qui sanctionne tout individu qui oserait recourir au trafic ou à la spéculation des marchandises au détriment des citoyens », à travers « la lutte contre le phénomène de stockage notamment de produits de base en vue de déstabiliser le marché et augmenter les prix », faisant savoir que ce phénomène « a pris de l’ampleur récemment » alors que le pays traversait une situation sanitaire difficile. Le pouvoir d’achat en a vu de toutes les couleurs durant l’année 2021. « Crise » de pomme de terre, flambée sans précédent des prix de viandes de volaille et des fruits et légumes malgré la conjoncture économique délicate et la pandémie du Coronavirus qui ont obligé les Algériens à réviser leur copie et se serrer la ceinture, préférant ne dépenser qu’en cas de nécessité, par exemple dans les besoins alimentaires, étant donné que le gros des dépenses a été englouti par les soins et traitements médicaux dits conjoncturels. Il va sans dire que cette situation a conduit les consommateurs à ne se limiter qu’aux besoins basiques comme les denrées alimentaires. Seulement voilà, au lieu de jouer le jeu, les commerçants n’ont pas jugé inutile de hausser les prix pour assurer des gains faciles au détriment du porte-monnaie maigre des citoyens lourdement d’ailleurs impactés par la crise sanitaire. La spéculation a provoqué « une pénurie et une hausse non justifiée des prix », qui ont particulièrement touché « les produits de première nécessité et directement liés au quotidien du citoyen et même à la santé publique », a-t-il ajouté, citant la pénurie d’oxygène pendant la pandémie, devenu objet de spéculation. La spéculation, précise le ministre, est « tout stockage ou dissimulation de biens ou de marchandises dans le but de créer une pénurie sur le marché ou des perturbations dans l’approvisionnement ». Il s’agit également de « toute augmentation ou baisse factice des prix des biens, des marchandises ou des titres directement ou indirectement, par le biais d’un intermédiaire, par des moyens électroniques ou tout autre moyen d’escroquerie ». Le Projet de loi définit en outre la spéculation comme étant « la diffusion délibérément de fausses informations tendancieuses en vue de créer des perturbations sur le marché et augmenter les prix subitement sans aucun justificatif ». Il s’agit également « de l’obtention, individuellement, collectivement ou sur la base de conventions, d’un profit résultant de l’application naturelle de l’offre et la demande », a détaillé le ministre. Le projet de loi, a-t-il ajouté, définit les mécanismes de lutte contre la spéculation visant à « garantir l’équilibre du marché et la préservation de la stabilité des prix », a ajouté le ministre qui n’a pas omis de mettre en exergue le rôle des Collectivités locales dans la lutte contre « ce fléau » ainsi que l’association de la société civile et les médias dans la sensibilisation à la promotion de la culture de consommation ». D’après M. Tabi, ce texte permet au Parquet la mise en mouvement automatique de l’action publique sur ces crimes. De même qu’il permet aux associations activant dans le domaine de la protection du consommateur ou toute autre personne ayant subi un préjudice de déposer une plainte auprès des juridictions et de se constituer partie civile dans les affaires relatives à ces crimes. Afin de permettre à la police judiciaire, lors de l’enquête préliminaire de collecter les preuves, le projet de loi autorise la prorogation, à deux fois, de la durée de garde à vue sur autorisation écrite du procureur de la République compétent ainsi que la perquisition à tout moment sur autorisation écrite ». En ce qui concerne les dispositions pénales de ce projet, celui-ci prévoit des peines privatives de liberté et des amendes selon une échelle graduelle logique ascendante des peines. Si le délit concerne des produits de base comme les céréales et leurs dérivés, le lait, l’huile, le sucre et les légumineuses, la peine peut aller jusqu’à 20 ans de prison assortie d’une amende de 10 millions de DA.

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