A sa manière, un brin laconique, le vice-président de la Commission européenne (CE) Valdis Dombrovskis a annoncé, mardi 4 mai, la suspension de l’accord sur les investissements entre la Chine et l’Union européenne (UE). « Dans la situation actuelle, avec les sanctions de l’UE contre la Chine et les contre-sanctions chinoises, y compris contre des membres du Parlement européen, l’environnement n’est pas propice à la ratification de l’accord », a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse. Avant de poursuivre: «Nous avons, pour le moment (…), suspendu certains efforts de sensibilisation politique du côté de la Commission.» L’accord entre la CE et Pékin a été conclu dans la précipitation, le 30 décembre 2020, après sept ans de négociations. Entre le travail forcé des Ouïgours, au Xinjiang, et la répression à Hongkong, le terrain géopolitique était déjà compliqué. Mais la chancelière allemande, Angela Merkel, tenait à avancer sur ce dossier, alors que Berlin occupait la présidence tournante du Conseil de l’UE jusqu’à la fin 2020, et qu’en ces temps de crise et de Brexit l’industrie allemande a plus besoin que jamais de débouchés. Le texte couvre différents secteurs et prévoit que la Chine lève, plus ou moins selon les cas, les contraintes qu’elle impose aux investisseurs étrangers, comme l’obligation de créer une joint-venture ou de transférer des technologies.

FILE PHOTO: European Commission Vice-President Valdis Dombrovskis speaks during a news conference following a European Union finance ministers meeting in Brussels, Belgium March 16, 2021. REUTERS/Yves Herman/Pool/File Photo