A chaque attentat terroriste en Occident, on assiste à une vague de déclarations racistes. Souvent, on confond Islam et islamisme ou intégrisme religieux. Certaines personnalités politiques basculent facilement dans l’islamophobie. C’est souvent délibéré pour verser son venin de la haine contre les immigrés et les Musulmans. Or, ces mêmes personnalités sont connues pour leur extrémisme de droite. Directement ou indirectement, ils alimentent de la haine entre peuples ou groupes de personnes de différentes races ou de confessions. Ces derniers jours, la France en deuil, après la décapitation d’un enseignant, est secouée par l’islamophobie bien que des Musulmans de France dénoncent le fanatisme, la violence islamiste et le terrorisme. Pourquoi donc les mettre dans le même panier avec les islamistes virulents? Souvent, les auteurs ou promoteurs des crimes odieux au nom d’Allah sont des personnes fichées S. l’islamophobie permet déjà de ne pas aborder dans le fond ce sujet. Macron a décidé de dissoudre des associations, jugées extrémistes. C’est une bonne chose, mais pourquoi aujourd’hui et pas avant ? En France ou ailleurs, on ne donne pas la parole aux Musulmans modernes ou des Musulmans qui combattent l’extrémisme. Ces Musulmans existent en Occident. Au demeurant, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris a, mercredi sur Europe 1, dénoncé l’extrémisme et la violence terroriste. Il y voit la résurgence du climat qui régnait en Algérie de la fin des années 80 au début des années 1990. «A l’époque, on tuait des intellectuels, des journalistes, et en même temps on se donnait en victime en prenant le gouvernement à partie», rappelle Chems-Eddine Hafiz, évoquant les attentats perpétrés en Algérie. 30 ans plus tard, il dit reconnaître cette «stratégie de victimisation» dans l’attitude de certaines mosquées face aux contrôles de l’Etat. Mercredi, il a appelé tous les imams de France à «prendre le problème à bras le corps» et à préparer pour leurs fidèles des discours visant à « déconstruire l’idéologie mortifère des islamistes». «Il faut montrer que l’Islam ce n’est pas ça, quitte à parfois être traité, comme moi, de ‘mauvais musulman. C’est propre au totalitarisme islamiste : si vous n’êtes pas dans leur creuset, ils vous excommunient ». Face à l’Islam radical, il faut sévir. Et dire aussi que l’Occident entretient de très bonnes relations avec des pays qui exportent le salafisme et l’intégrisme. Il est temps de favoriser le «vivre ensemble» dans le Monde.