«Dans le secteur de la santé, le prochain exode qui paralysera totalement nos structures de santé publique et privée, sera celui des personnels paramédicaux. Les besoins des pays occidentaux se chiffrent en centaines de milliers. Ces personnels résisteront-ils aux chants des sirènes provenant de ces pays?», a alerté le collectif des professeurs des sciences médicales, dans une réponse au ministre, via TSA. L’exode des 1.200 médecins algériens en France continue d’alimenter la polémique sans prise d’une quelconque décision. Le collectif des professeurs des sciences médicales a tenu à répondre au ministre qui a endossé cette « fuite » sur le dos de nombreux médecins qui ayant dépassé l’âge de la retraite, sont toujours en poste. Pour le collectif, cela ne tient pas la piste en indiquant que le départ de quelque 100 professeurs concernés réglerait le problème de recrutement de 1.200 praticiens ou de la majorité d’entre eux. Le collectif des professeurs des sciences médicales rappelle que le maintien en poste de ces praticiens hospitalo-universitaires « incriminés à tort » était lié à l’attente de la réparation d’une « injustice », du fait que la pension de retraite s’élevait à peine à 53% du salaire perçu au lieu de 80% comme l’ensemble des salariés de la Fonction publique, relayé par TSA. « Le réajustement de cette pension de retraite est intervenu récemment et se situe dans les mêmes proportions que les autres catégories de fonctionnaires, suite à la décision des plus hautes autorités du pays », selon le communiqué. Ces derniers font également remarquer que de nombreux postes libérés sont toujours vacants, faute de candidats. Un phénomène « observé dans certaines spécialités comme la chirurgie pédiatrique par exemple où sur six postes libérés à Alger, un seul est occupé par un maître de conférences intérimaire ». Aussi, fait-on remarquer, plusieurs autres postes de rang magistral, de chefs de service et même de maitres-assistants « sont toujours vacants, depuis plus de 10 ans dans les CHU de Laghouat, Béchar, Ouargla, Sétif, Batna, Béjaia et Bel-Abbès ». Une réforme du secteur de la santé est plus que nécessaire où toutes les parties concernées devraient être impliquées pour stopper l’hémorragie. Il ne suffit pas d’augmenter le salaire des professionnels de la santé ou de leur donner une voiture et un appartement, comme le réclament certains politiques, pour « atténuer » la fuite des cerveaux, mais de se pencher aussi sur les conditions de travail et aussi sur la qualité de vie des Algériens. Beaucoup de harraga prennent le large pour espérer vivre ».